Si Masters of Sex était une étude scientifique, ce serait un protocole très sérieux… avec des électrodes, des draps froissés, et beaucoup trop d’implications personnelles pour rester purement académique.
Le concept ? Inspiré de faits réels, la série suit le duo formé par William Masters et Virginia Johnson, deux pionniers de la recherche sur la sexualité humaine dans les années 50–60, une époque où dire "orgasme" en public te valait un regard choqué et potentiellement une expulsion de ton club de bridge.
Le gros point fort de la série, c’est sa capacité à mêler drame, science et sensualité sans tomber dans la facilité. Michael Sheen incarne le docteur Masters avec toute la rigidité d’un homme incapable de faire la différence entre une expérience clinique et un flirt raté, tandis que Lizzy Caplan donne à Virginia une modernité et une intelligence qui éclipsent tout le monde dans la pièce (même les électrodes).
Mais Masters of Sex, c’est aussi un soap feutré en blouse blanche, où les émotions sont disséquées autant que les pulsions, et où le mot "recherche" justifie à peu près toutes les ambiguïtés morales. On observe les personnages tester les limites… scientifiques, personnelles, et vestimentaires.
Cela dit, la série perd un peu de son élan au fil des saisons. L’évolution des personnages est parfois moins ionnante que leur sujet d’étude, et certaines intrigues secondaires traînent la patte entre deux coïts sous microscope. À force de vouloir couvrir tout un pan de l’Histoire sociale américaine, elle finit par s’éparpiller entre révolution sexuelle et mélodrame domestique.
Au final, Masters of Sex est une série élégante, audacieuse et plus cérébrale que son titre ne le laisse penser, qui t’explique que le sexe, c’est bien, mais que le vrai bordel… c’est les relations humaines.