L’épopée mongole en mode drama chic et kung-fu flou

Si Marco Polo était un voyage, ce serait un long périple à cheval avec un budget somptueux, des paysages de carte postale… et un guide touristique qui a oublié de raconter l’histoire.

Le pitch ? Marco Polo, jeune Vénitien un peu trop propre sur lui, se retrouve malgré lui à la cour de Kubilai Khan, où il découvre le choc des cultures, les intrigues politiques, les arts martiaux chorégraphiés et les bains de vapeur métaphoriques. Il observe tout ça avec des grands yeux, genre "je prends des notes pour Wikipédia", pendant que le reste du casting joue à Game of Thrones : Édition Soie Sauvage.

La série, au départ, en impose : décors grandioses, costumes somptueux, bastons au ralenti sur fond de musique épique, et une volonté très sérieuse de faire "la grande fresque historique qu’on n’a jamais vue sur Gengis & Co.". Y a du budget, du sable, des sourcils froncés et des phrases sibyllines toutes les trois minutes.

Mais voilà : Marco Polo, c’est aussi une série qui se prend très au sérieux, au point qu’on se demande si quelqu’un a jamais osé faire une blague pendant le tournage. Marco lui-même e souvent pour un touriste figé dans une visite guidée de la géopolitique mongole, tandis que les intrigues avancent au rythme d’un chameau asthmatique.

Il y a bien des moments de grâce – 100 Eyes, le moine aveugle expert en arts martiaux, mérite sa propre série – mais trop souvent, on reste spectateur d’un spectacle magnifique mais creux, comme si on avait posé une GoPro dans un musée vivant sans jamais vraiment allumer le son.

Au final, Marco Polo : La Collision des mondes est une série visuellement bluffante, mais qui se perd dans ses ambitions épiques, oubliant que même les grandes conquêtes ont besoin d’un peu de chaleur humaine et de rythme.

Un show qui aurait pu conquérir le monde… mais qui s’est arrêté pour irer le paysage.