Apprenez à apprécier à nouveau la lecture

Image atroce (étalonnage numérique d'une laideur rarement atteinte) ; décors et costumes modernes en total décalage avec l'époque ; interprétation bâclée : honte à Jeanne Moreau, soi-disant GRAAAANDE comédienne, qui récite son texte comme la plus insignifiante des débutantes ; montage inable (un écran noir toutes les minutes accentué par un grondement de tonnerre du plus mauvais effet). Bref il n'y a pas grand chose à retenir de cette pantalonnade. Soit Josée Dayan s'est fait déer par son sujet, soit elle ne l'a fait que pour le blé. En tout cas elle se montre totalement incompétente. Les personnages sont liquidés à peine présentés, on n'a pas le temps de s'intéresser à eux. Ces ROIS MAUDITS ne constituent qu'une suite de séquences mises bout-à-bout entre lesquelles sont insérés des plans inutiles de chevauchées et autres cavalcades. De temps en temps on voit cramer un château en pur remplissage. Robert d'Artois - comble du ridicule - se met à plonger dans les champs de blé de ses paysans puis les brûle ensuite avec l'aide de son acolyte. Faut être franchement con pour brûler soi-même ses terres. On sent également les comédiens perdus dans les décors de Druillet. Le seul qui tire finalement son épingle du jeu c'est le banquier Tolomei.
Dernier point : dès le générique on sent une influence évidente du SEIGNEUR DES ANNEAUX (étalonnage gris-bleu-vert des hautes statues de Druillet, lettres de feu et surtout pompage honteux de Bruno Coulais pour la musique qui prend bien soin de changer de note au dernier moment).
Lisez plutôt les livres, ou regardez l'indétrônable version de 1972-73.