Children of the Whales raconte l'histoire du peuple de la Baleine de Glaise, gigantesque île qui dérive dans la mer de sable, qui reprend avec le monde extérieur après un siècle d'errance.
Après une flopée d'animes médiocres, Netflix nous pond enfin une bonne série ! Et ça fait plaisir ! Deux choses retiennent immédiatement l'attention : le dessin, aux décors légèrement crayonnés du plus bel effet, avec un grain très "papier canson", et l'univers original et captivant. On est à mi-chemin entre la poésie onirique d'un Myazaki et l'effervescence débridée et épique d'un Final Fantasy. Les personnages sont très réussis eux aussi et on s'y attache rapidement. De ce point de vue, c'est un sans faute, je trouve. La musique, généralement discrète, est très efficace et se permet même quelques partis pris osés comme une danse chantée au milieu d'un combat, surprenant mais pas déplaisant.
Mais au delà de l'univers, Children of the Whales nous propose une réflexion profonde et très intéressante sur trois thèmes :
1. La place et le rôle des émotions, le thème le plus évident, en opposant une société non violente très empathique mais qui essaye de réfréner ses émotions avec une un empire militaire fait de soldats qui en sont dépourvues.
2. La transmission. Le peuple de la Baleine de Glaise, principalement composé d'enfants, a perdu la mémoire de son é et le personnage principal est un scribe, dont on lit les rapports ou le journal intime. Même du côté des antagonistes, le commandant Orca ordonne de tout consigner et choisit sa scribe comme épouse.
3. L'enfermement. Tous les personnages luttent contre une, ou des formes d'enfermements. Cela peut être aussi bien physique —les Taupes dans le Corps, les habitants de la Baleine de Glaise sur leur île ou même la Baleine elle-même dans la mer de sable—, que psychologique —à cause des émotions ou de leur absence— ou même métaphysique —le é de "pécheurs" du peuple de la Baleine de Glaise, le rôle honorifique de capitaine ou la vie raccourcie des Marqués et leur position sociale—.
À ce niveau aussi, on a affaire à du lourd.
Malheureusement, la série n'est pas exempte de défauts. Le plus important selon moi se situe au niveau de l'action. Pas au niveau des combats et de leurs chorégraphies, plutôt correctes, mais comment ils s'intègrent dans l'histoire. L'action est trop souvent coupée par des moments d'introspection qui cassent le rythme, et la tension a du mal à s'installer. C'est bien dommage.
Bref, Children of the Whales est une série de qualité qui propose un univers ionnant et une réflexion intéressante, même si elle souffre de quelques problèmes de rythme. C'est donc à voir si vous aimez découvrir des mondes et des concepts originaux, mais plutôt à éviter si vous préférez les batailles bien rythmées.
Je reviendrai avec plaisir pour la deuxième saison.