Dans les années 1970 un ancien criminel devient propriétaire d'un hôtel et en fait un refuge pour la pègre, où aucun meurtre ne peut avoir lieu ...
Derek Kolstad - scénariste entre autres des trois premiers chapitres de la saga John Wick - envisageait depuis 2017 avec le réalisateur Chad Stahelski une préquelle aux aventures du tueur à gages ...
La recette qui semblait pourtant invariable est d'abord légèrement modifiée pour un format différent et un budget moindre.
Les habituelles scènes d'action improbables et fusillades surnaturelles sont accompagnées avec succès d'un côté thriller plus marqué, sinon d'une certaine vulgarité presque absente dans la franchise jusqu'ici.
La reconstitution d'un New York de la fin des années 70 est soignée esthétiquement (en studio à Budapest) et crédible, les costumes conviennent également.
Les références et clichés sont nombreux, Vietnam, cinéma d’exploitation, films d'auto-défense et d'arts martiaux ...
L'interprétation est correcte, l'antagoniste principal s'en sort très correctement si on fait abstraction de son accent américain pour interpréter un personnage anglais ...
Mel Gibson lui, en fait trop une fois encore, à en devenir irritant, guère aidé par de mauvais dialogues.
Les personnages féminins ne manquent pas de charisme, malgré leurs interprétations très vaguement crédibles.
La bande-son est une liste des standards de la période balancée sur les images sans le moindre souci d'originalité.
La fin de la première des trois parties déçoit par sa conclusion très maladroite mais clôt autrement une mise en place réussie et une présentation des personnages entrainante.
Welcome to the hotel ...
Après la disparition maladroite d'un personnage charismatique, la deuxième partie est plus sage et plus bavarde, pour cre la personnalité de certains des protagonistes.
Les retours en arrière sont plus crâneurs qu'utiles et les rares scènes d'action, elles, sont courtes ou inutiles.
De nouveaux intervenants sont introduits et impliqués dans les manœuvres pour des raisons ou motivations farfelues.
Les apparitions des flics les montrent encore en roue libre, outreant leurs droits.
La bande-son reste prévisible, toujours accompagnée avec succès de décors pertinents et cette image bleutée ou orangée.
Bonsoir, c'est pour diner ?
La troisième partie retrouve les mauvaises habitudes des films et un déroulement sans subtilité, prétexte à un spectacle machinal et grossier.
Une plus grande place est faite à l'action avec l'intention évidente de satisfaire les amateurs et leur offrir un final débridé et explosif ...
Les ingrédients restent sinon les mêmes, inspecteurs qui ne présentent pas leur carte, révélations tardives et balles ou armes blanches qui ne tuent bons ou mauvais que si le scénario le nécessite ...
Les choix musicaux restent très conventionnels.
Quelques touches d'humour réussies et d'originales mises à mort ne cacheront pas les errances scénaristiques, des affrontement grotesques parfois sans fondement, et un ensemble qui s'abêtit, jusqu'à un final opportun et somme toute réussi.
Après deux volets plus ou moins intéressants The Continental ret malheureusement la lignée d'une saga sans émotion, jusqu'à lassante, et assurément oubliable.
Interdit de rigoler.