L'intention est louable, la réalisation honnête, plutôt bonne, même, pour une production télévisuelle. Le hic est que voilà une fois de plus une œuvre où le Gaulois est un bas du front, un veule, un égoïste, un pleutre, un profiteur, voire un violent pithécanthrope en costume de ville. Eh oui ! Tous les mauvais rôles sont systématiquement attribués à des "de souche" tandis que les autres sont, comme de bon, héroïques, compatissants, généreux, habités par le sentiment du devoir à accomplir coûte que coûte. Cette dichotomie par trop partiale entache irrémédiablement le propos d'une intention perfide qui, bien évidemment, gâche le plaisir que l'on pourrait retirer d'une œuvre aux vertus par ailleurs éventuellement pédagogiques sinon prophylactiques.
Et puis un fait qui n'est pas anodin : en cas de rupture de normalité, ce sont tout de suite des émeutes qui éclatent et les pillages qui s'ensuivent, comme l'Histoire nous l'a maintes fois montré. Mais dans cette mi-série, point de tout ceci ! Au cahier des charges, il fallait de toute évidence demeurer dans l'ordre du vraisemblable sans pour autant donner de grain à moudre à ceux qui savent fort bien à quoi s'en tenir en cas de chaos. Cela aussi démontre de façon criante que l'œuvre est intentionnellement orientée contre les "Gaulois" qui, aux yeux des bienpensants de notre époque qui peuplent le PAF, portent décidément les stigmates de toutes les tares du monde.
Dernier mot : si vous souhaitez voir un film sans superhéros, à hauteur d'homme, sur le thème de l'effondrement de la Société, je vous recommande Le Dernier Refuge (Goodbye World) film de 2013 qui, s'il n'est pas exempt de défauts scénaristiques et de réalisation, offre toutefois une bonne approche des tensions et des dangers urbi et orbi surgissant en cas de crise existentielle, sans porter non plus jusqu'aux représentations apocalyptiques du cinéma-catastrophe à gros budget.