Alienist rompt rarement l'habituel rythme de gastéropode des séries récentes, pour insérer les rebondissements éculés de formules télévisuelles désuètes (?) et dénigrées. Autrement dit on se fait chier, et on voit venir les embrouilles un épisode à l'avance.
Et ça c'est dans le meilleur des cas.
(la mort de la servante du psy, un épisode après qu'elle prenne de l'importance en devenant son amante)
car les ficelles sont tellement grosses et mal employées qu'elles peuvent aboutir à l'incrédulité agacée alors qu'elles servent traditionnellement à créer l'implication et la tension.
(l'enlèvement du gosse pour le dernier épisode)
Et lorsque la mise en scène n'utilise pas un truc éculé depuis Le Silence des Agneaux,
(les flics qui débarquent au mauvais endroit)
le récit nous manipule de manière à multiplier le nombre d'épisodes par deux,
(la fausse piste du tueur qui dure au moins 5 épisodes, où le spectateur suit les agissements d'un type que tout, protection policière, indices, et réalisation désignent comme le coupable - et qui était probablement bel et bien un tueur en série lui aussi, allez savoir, puisqu'on se désintéresse de son cas aussi subitement qu'il était apparu comme un personnage central de l'histoire)
tout ceci pour aboutir à un final qui tombe comme le cheveu sur la soupe, entre deux soirées à l'opéra ; car ça aurait aussi bien pu se conclure 10 épisodes plus tard, de manière encore plus aléatoire.
Le point de départ est assez proche d'une autre série récente, Mindhunter : les premiers pas tâtonnants des défricheurs de la psyché malade. Et comme l'a écrit Manucool sur Mindhunter, ça donne beaucoup d'avance au spectateur, familier des procédures, sur les personnages - sauf si, comme ici, l'histoire se fout un peu de l'enquête et beaucoup de notre tronche.
La technique (enfin tout à part la mise en scène) et les acteurs font illusion pendant une paire d'épisodes.
Il me restera au moins l'image du visage de Dakota Fanning fixant le vide d'un envoutant regard bovin.