Kyousogiga est un animé dont il est assez difficile de soutenir le rythme, tant il est bref (10 épisodes) et intense du début à la fin. D'ailleurs, les réalisateurs devaient s'en douter, puisqu'ils ont glissé un épisode-pause à mi-chemin (5.5) et un épisode-récapitulation à l'arrivée (10.5).
Ce qui rend l'histoire assez complexe à suivre, c'est qu'elle est basée sur le principe de mise en abîme, ce qui est assez déroutant, d'autant plus qu'on ne sait pas dans quelle direction on s'engage au début de l'histoire. Le premier épisode est d'ailleurs assez confus et semble plutôt contemplatif que réellement motivé. Sauf que du quotidien d'une famille de la capitale-miroir dont on ne comprend pas tout au départ, on se retrouve avec un drame inter-stellaire sur les bras à l'arrivée. En effet, tous les deux ou trois épisodes, on recule d'un plan (frères et sœurs, puis parents, puis grands parents ; ville, planète, système solaire puis univers). Pourtant, une fois parvenu à l'échelle du cosmos, on ne nous a rien raconté d'autre que l'histoire d'une famille qui s'engueule et qui s'aime. Eh oui, parce qu'en fait, tous les dieux sont consanguins.
Si l'idée de base n'est pas mauvaise en soi, elle devient finalement davantage prétexte à exploiter le surréalisme par une liberté graphique totale, qui va de pair avec la personnalité pleine de couleurs du personnage central de l'histoire, Koto. Ce sont les grandes qualités de l'oeuvre. Koto est en même temps la plus fragile et la plus forte, la plus mature et la plus enfantine, et elle représente l'intérêt de l'histoire à elle seule. On a droit une formidable explosion de formes et de couleurs lorsqu'elle détruit tout avec son marteau, ou bien lorsqu'elle voyage d'une planète à une autre.
Mais voilà, on se perd un peu. L'histoire est trop complexe, ou bien alors, la série trop courte. On ne sait jamais trop où on en est, et finalement, on finit toujours par se raccrocher au personnage de Koto, rassurant et émouvant.