Inutile d'en dire trop sur "Friends". Sinon que, presque 5 ans après ses adieux sur NBC, la série reste une sitcom de qualité, futée et qui ne souffre que très peu des années qui ent (si on fait abstraction des certaines dérives vestimentaires: blouson matelassé et gros chapeaux rigolos en feutre inside. Gros délire chez GAP.).
Alors que "How I Met Your Mother" réclame le trône de "série rigolote sur les copaing", on ne peut que constater en revenant sur les 10 saisons de "Friends" que HIMYM ne peut prétendre à un tel titre: "Friends" avait un casting parfait, des répliques affutées et un statut quasiment légendaire chez les amateurs de TV en général.
LE point sur lequel je veux appuyer est celui-ci: si vous faites partie de ceux qui ent de regarder cette série en VF, vous faites un énorme bêtise. Pas tellement parce que la VOST sous-titrée est plus "authentique" (c'est le cas), à cause de doublage réalisé à la va-vite (c'est aussi le cas) ou de la bande-son des rires de public changée en (inable), mais parce que les traducteurs de la version française sont des incapables patentés. Il existe dans certaines traductions de dialogues des contresens qu'on ne saurait tolérer même dans des sous-titres amateurs trouvés sur internet.
Quand les auteurs originaux ont choisi de nommer chaque épisode avec un titre du type "Celui avec Russ" ou "Celui avec le Superbowl", les traducteurs français, certainement embauchés car ils savaient lire le menu du KFC avec l'accent, ont pris cette idée sympa pour en faire un truc qui ne veut rien dire, chaque titre devenant "Celui qui se dédouble" ou "Celui qui retrouve son singe". Ce qui signifie qu'un professionnel de la langue anglaise a confondu, dans une phrase à la grammaire pourtant accessible à Jacques Toubon, une "personne" et l'épisode dont il était question. La traduction est possible, je viens de la faire, et je ne suis pourtant pas un professionnel du domaine. Il faut quand même un maximum d'aplomb et d'imagination pour suffisamment développer et réfléchir sa connerie au point ou elle devient présentable pour un producteur distrait.
Je erais sur les différents contresens, les adaptations acrobatiques et les purs égarements de l'adaptation dans sa globalité.
Regardez Friends, sans compter, c'est une formidable friandise. C'est réconfortant d'insouciance et de légèreté sans être idiot. En version original sous-titrées, par pitié. Regardé en français, c'est comme écouter les Beatles repris à l'ocarina. Dans le métro. Un dimanche.