Excel Saga, diffusé en 1999 sur TV Tokyo, est une série qui décide de ne rien prendre au sérieux – ni l’intrigue, ni les personnages, ni même les spectateurs. C’est un anime qui jongle avec les genres, les clichés et les codes de la pop culture japonaise avec une énergie frénétique et un sens du chaos parfaitement assumé. Avec Excel, une héroïne aussi déjantée qu’indestructible, la série s'embarque dans des aventures aussi loufoques que déroutantes, transformant chaque épisode en un défilé de parodies, de gags et d’humour à l’absurde.
Excel, notre protagoniste hyperactive, est une tornade de dynamisme et de loyauté aveugle envers Il Palazzo, son chef mystérieux et stoïque qui rêve de dominer le monde avec l’organisation secrète ACROSS. Sa mission ? Suivre ses ordres sans poser de questions, même si cela signifie plonger tête baissée dans les situations les plus ridicules imaginables. Excel est attachante par son manque total de bon sens et son énergie démesurée, mais son caractère excessif peut aussi laisser le spectateur aussi épuisé que fasciné. À ses côtés, Hyatt, sa coéquipière éthérée et maladive, offre un contraste parfait : fragile, elle e son temps à s'effondrer d'épuisement (ou de mort apparente) à chaque instant crucial, ajoutant une touche de nonchalance morbide au duo.
Excel Saga se moque sans retenue de tout ce qui croise son chemin : des séries mecha aux histoires d’amour, en ant par les westerns et même les films de zombies. Chaque épisode est un pastiche différent, poussant le délire toujours plus loin. Cette volonté de repousser les limites de la parodie fait de chaque épisode une aventure imprévisible, mais la surcharge de références et de gags peut aussi être déstabilisante pour le spectateur qui n’est pas familier avec le genre. Certains gags et clins d’œil nécessitent une connaissance des tropes de l’animation et de la culture japonaise pour être pleinement appréciés, ce qui donne à la série un côté “insider” qui peut être à la fois stimulant et frustrant.
Visuellement, la série joue aussi la carte de l’excès, avec des expressions faciales exagérées, des scènes d’action énergiques, et des styles artistiques qui changent au gré des genres parodiés. La direction artistique s’en donne à cœur joie, alternant entre des moments de pure comédie visuelle et des clins d’œil aux classiques de l’anime. Les scènes peuvent er de l’élégance au ridicule en un clin d’œil, ce qui accentue encore l’effet de surprise et d'absurdité.
L’un des aspects les plus uniques de Excel Saga est qu’elle n’a pas vraiment d’intrigue continue – ou plutôt, elle en a une, mais elle est systématiquement détournée, détériorée, ou ignorée au profit du prochain gag. Le fil rouge d’ACROSS qui veut dominer le monde reste une excuse narrative pour laisser Excel et Hyatt se jeter dans les pires situations possibles. Le spectateur est vite prévenu : ici, l’histoire est un prétexte, et ce sont les situations comiques qui mènent la danse. Il ne faut pas s’attendre à une progression ou à des arcs de personnages profonds ; c’est l’anarchie créative qui règne.
Mais, derrière le rire et l’absurde, Excel Saga peut aussi donner l’impression de tourner en rond dans sa propre folie. Certains épisodes, dans leur tentative d’être toujours plus déjantés, frôlent l’épuisement comique, et la série peut donner la sensation de n’avoir ni début ni fin. Ce choix stylistique séduira les amateurs d’humour décalé, mais pour ceux qui recherchent une structure narrative ou une évolution des personnages, Excel Saga risque de laisser une impression de surplace. Le chaos est amusant, mais à forte dose, il peut aussi devenir un peu répétitif.
En résumé, Excel Saga est un ovni d’animation qui joue la carte de l’absurde avec un enthousiasme contagieux. Elle se moque de tout, y compris d’elle-même, et offre une expérience unique aux amateurs de parodie et d’humour excentrique. Cependant, cette déferlante de références et de gags en cascade peut être déroutante pour ceux qui ne sont pas prêts à plonger dans l’anarchie totale. Pour ceux qui aiment les récits structurés, cette saga pourrait bien ressembler à une déferlante de gags sans queue ni tête, mais pour les autres, c’est un véritable festin de folie pure.