Polar tortueux et prenant

Que ça fait du bien une série mise d'une traite à disposition sur Netflix. C'est un peu ce qui m'a poussé à la commencer. Mais pas seulement. Car le premier rôle est tenu par Ji Seong (ou Ji Sung), qui m'avait particulièrement impressionné dans Kill me, Heal me ou encore dans Doctor John. Même s'il y a d'autres têtes connues dans le casting, sa présence m'a suffi pour le lancer sans même aller voir ce qu'on disait du drama.

Que dire que de l'histoire sans trop la déflorer? On est en présence d'un policier des stups (Ji Seong) qui vient d'être promu suite au démantèlement d'un gang de trafiquants. Mais il n'a pas beaucoup de temps pour en profiter. Un ami avec qui il est brouillé depuis l'école secondaire suite à une affaire grave lui rend visite et essaie en vain d'obtenir son pardon. Il ne l'écoute pas trop, mais dans la foulée, l'ami meurt étrangement, et lui se fait enlever et droguer avec un produit très addictif, sans qu'on sache pourquoi, tout en étant orienté par les kidnappeurs vers un dealer de ce nouveau produit dans le but de le neutraliser. Bref, bien étrange point de départ. A partir de là, notre policier va essayer de mener l'enquête à multiples facettes sans dévoiler son addiction involontaire à sa hiérarchie, et sans trop savoir exactement sur qui pouvoir compter, car il y a beaucoup de suspects potentiels. Une chose est certaine, les amitiés et les haines anciennes, de même que la soif d'argent et de pouvoir seront les ingrédients de base de ce polar.

Le drama est limité à 14 épisodes, et ça m'a semblé judicieux pour garder le rythme des rebondissements et évolutions. Et le suspense n'est pas entretenu par des gros trucs prévisibles qu'on retrouve dans certaines séries, comme le fameux camion qui surgit de nulle part pour faucher un témoin devenu gênant. Non, pas que les témoins gênants ne disparaissent pas, mais ça se e de manière nettement moins farfelue et stéréotypée. Ici, l'histoire évolue assez subtilement et nous laisse en permanence dans une forme de doute qui tient en haleine.

Sur le fond, notons que le scénario se penche beaucoup sur la notion d'amitié. Le titre y fait d'ailleurs référence. L'idée, c'est que la nature des connections détermine également ce que deviennent les gens. Quand la connection entre deux personnes repose sur une base viciée, c'est une fausse amitié qui en découle.

Le scénario a aussi le bon goût de ne pas non plus faire des gentils des personnes 100% intègres en permanence. Non, eux aussi ont parfois des conflits intérieurs et ne choisissent pas toujours aisément l'option la plus morale possible. C'est particulièrement vrai dans le cas de la journaliste, amie d'enfance de différents protagonistes de l'histoire, et dont les problèmes privés interfèrent parfois dangereusement avec son métier et nuisent à l'enquête du policier. Le clin d’œil final nous laisse également avec une question morale sur les bras, mais je n'en dirai pas plus.

Ji Seong a à nouveau beaucoup de présence. C'est un acteur qui en impose naturellement. Il y a parfois un peu de caricature dans certains des rôles de ceux qui sont "du côté obscur", ce qui rend le jeu des acteurs parfois moins fin. Mais c'est un tout petit reproche. Je l'émets parce que j'ai déjà davantage frissonné avec les méchants d'autres histoires, je fais un peu le difficile.

On est en tout cas plus dans un polar cérébral que d'action pure, et sans romance pour ceux qui aiment ça, autant le savoir. Mais on ne voit pas le temps er en le regardant. Bref, si vous aimez les polars complexes, ce Connection est pour vous.