Bon... On ne va pas se le cacher, ça faisait envie. Une série de science-fiction française produite par ARTE avec Yvan Attal, Garance Marillier et Niels Schneider, le tout réalisé par Thomas Cailley.
Malheureusement, la série n'a pas été à la hauteur de mes attentes. Le problème principal est l’absence totale de subtilité dans le scénario et les dialogues. Tout transpire la série française à la Julie Lescaux, et quel dommage... La direction d'acteur est en demie teinte : Attal n'est bon que dans ses scènes intenses tandis que Marillier est fausse dans son personnage pourtant intéressant d'adolescente perdue dans un monde défait de la mort. Dans les trois premiers épisodes, la direction artistique semble elle même absente, ou du moins ailleurs. Tout semble formaté pour attirer le grand public, ce qui se comprend mais empêche une forme de transe à arriver dans la série. Par exemple, la scène où le personnage de Krista prend de la MHD et part dans une hallucination psychédélique reste très simple et sans prise de risque. L'image reste grise, le personnage interprété par Garance Marillier court sur un fond peu inspiré... Une sorte d'Enter The Void sans la substance. Heureusement, la musique originale est excellente. De l'électro entre Justice et Vangelis, une proposition qui marche et qui donne un rythme à la série.
C'est lorsque Thomas Cailley et Sébastien Mounier s'intéressent à leurs personnages qu'ils sont le plus justes. Les deux derniers épisodes sont beaucoup plus dans un genre chorale, où les personnages s’emmêlent dans l'histoire pour former un tout cohérent. L'épisode 5 est le plus réussi selon moi, on s'intéresse à un seul personnage et on suit son évolution psychologique. L'épisode 6 est l'apothéose : enfin une pure scène où la forme se déchaîne pour exprimer son fond, de la science fiction pertinente ! Non pas que la partie philosophique de la série ne m'intéresse pas, mais elle est selon moi extrêmement mal traitée : tout est dit, rien n'est subtil. Les dialogues sont informatifs et ont un travail extrêmement premier degré.
La thématique la plus intéressante est pour moi la place de la jeunesse dans un monde en changement. Le personnage de Krista est perdu, celui de Virgile aussi, et ils essayent de combler ce vide avec le mysticisme. Toutefois, ce message est transmis à gros sabots, sans détour, sans prendre son temps : comme ce train qui ne s'arrête pas.
J'espère au moins que la saison 1 permettra une saison 2 plus ouverte et sans chaînes d'un genre attitré. Donnez-nous une proposition osée, prenez des risques, ne restez pas dans un entre-deux rempli de compromis.
Entre la vie et la mort