Il arrive dans une vie, des moments insolites et le mot est faible, où on pense que l'on est en train de perdre la tête. On ne comprend absolument pas ce qui se e entre les pensées et le coeur. Je l'ai vécu. Lorsque le médecin a annoncé la fin d'un proche et la nécessité de tout arrêter. Je me rappelle très bien avoir vécu un instant dans les vapes, totalement paumé devant une nouvelle si grave. Puis, je suis sorti prendre l'air et j'ai foutu mon poing dans un mur de brique en me tailladant les tures. Ensuite, j'ai dit au revoir et c'en était fini. Le problème réside dans notre capacité à être résilient " sur le moment " et continuer notre vie. Le cerveau traite l'information de façon cartésienne ( cette personne disparaît, on ne la reverra pas, alarme douleur, échappatoire nécessaire rapidement, anxiolytique à privilégier, ah tiens, de l'alcool, refus, pas le choix, dormir...). Le coeur, quand à lui, a beaucoup moins de facilité à insérer les données dans un compartiment hermétique à la douleur. Or, le système limbique ( cerveau) envoie le signal que ça fait atrocement mal et le coeur ressent que de nombreuses cicatrices se forment à l'instant même sur l'organe. Alors, une panoplie de symptômes se manifestent aléatoirement, et provoque inévitablement la sensation que la tête va exploser et qu'on va devenir fou.
Là où l'aliénation se répercute sournoisement est dans le long terme. Lentement, on oublie un peu puisque rationnellement, la vie et les obligations continuent et occupent l'esprit. Ainsi, le dicton loin des yeux, loin du coeur prend forme. Au niveau cervical. Le coeur, lui, comme un sadique enfoiré prend des pauses momentanés et revient de plus belle et plus fort à n'importe quel moment et ce, des années durant. Certaines périodes seront plus faciles à vivre. Mais à l'instant où on croit être guéri, il vous remet des souvenirs dans la gueule comme si on forçait quelqu'un à manger.
La chanson pourrait correspondre à ce que je viens de décrire en trois volets. Les couplets évoquent l'assimilation des données en lien avec la tête. Le refrain représente évidemment le coup de poing dans le mur et tous les sentiments vécus au départ de l'être cher. La finale musicale, pour sa part, sera reliée au coeur qui ne se remettra jamais vraiment totalement et mit en image par les cicatrices. Un long solo mélodique fait office de clôture et se marie parfaitement à une ambiance de longue descente aux enfers. Comme si on cherchait a tout prix à se sortir de cette merde. Se libérer en quelque sorte...
Pourquoi Metallica arrive t-il a obtenir un 10 plus que les autres groupes et ce, a mon avis, concernant 3 chansons de leur discographie ? Tout est dans la mélodie. Le trash métal, normalement, va plutot etre au diapason avec le terme trash ( poubelle) qui insiste sur un son lourd et sale, de la rapidité et un chant agressif. Ici, on arrive à offrir ce mélange cependant, la manière dont on le fait s'avère propre au niveau de la distortion, agressif dans le contenu et accessible dans le contenant ( James Hetfield). Le tout sur une musicalité certes incisive pourtant fluide et une propension à insérer beaucoup de age extrêmement mélodique propre au groupe ( comprendre que personne ne fait du Metallica comme Metallica). D'ailleurs, cette part mélodique ( oui, j'insiste) n'est pas étrangère aux émotions que l'on ressent à l'écoute. Si on y ajoute le sujet ( perdre sa lucidité, ne plus être sain d'esprit), on a affaire à une oeuvre à part.
S'il me fallait décrire adéquatement la difficulté de retrouver toute sa tête suite à un événement traumatisant, triste à l'excès, mettant en péril le fait d'être sain d'esprit, nul doute que je choisirais cette chanson. Son essence correspond assez fidèlement à ce que j'ai ressenti lorsque j'ai du dire adieu à quelqu'un que j'aimais profondément.
Ma mère...