Incontournable Album Mai 2025
Il n'en a pas l'air comme ça, mais "Vivace" est un grand format, alors si vous avez l'intention d'acheter ce livre, prévoyez une tablette assez haute. Il s'agit d'un "sans texte", mais vous pourrez quand même croiser des onomatopées ça et là, ainsi qu'un "bonjour" ou ou un "Hi". Son design graphique me rappelle la BD québécoise aux éditions Pow Pow "Botanica Drama", lui aussi un Sans texte, où une petite plante sympathique fait parti des personnages centraux, dans un décor rempli d'absurdités graphiques et d'objets vivants. Il a aussi du roman "Petite plante deviendra monstre", de la collection Bayard Zèbre à roulette, dans lequel une plante croit de façon alarmante et est dotée d'une personnalité attachante. Bref, ces trois-là forme un bouquet et ça m'amuse.
"Vivace", je pense, est aussi un jeu de mot. Il peut s'agir d'un type de plante, soit celles qui se renouvellent chaque année, contrairement aux annuelles, mais il peut aussi référer à ce "Qui se maintient sans défaillance, qu'il est difficile de détruire" ( Robert en ligne). Quand on lit l'album, on se rend compte que les deux sont impliqués.
Incontournable Album Mai 2025
Il n'en a pas l'air comme ça, mais "Vivace" est un grand format, alors si vous avez l'intention d'acheter ce livre, prévoyez une tablette assez haute. Il s'agit d'un "sans texte", mais vous pourrez quand même croiser des onomatopées ça et là, ainsi qu'un "bonjour" ou ou un "Hi". Son design graphique me rappelle la BD québécoise aux éditions Pow Pow "Botanica Drama", lui aussi un Sans texte, où une petite plante sympathique fait parti des personnages centraux, dans un décor rempli d'absurdités graphiques et d'objets vivants. Il a aussi du roman "Petite plante deviendra monstre", de la collection Bayard Zèbre à roulette, dans lequel une plante croit de façon alarmante et est dotée d'une personnalité attachante. Bref, ces trois-là forme un bouquet et ça m'amuse.
"Vivace", je pense, est aussi un jeu de mot. Il peut s'agir d'un type de plante, soit celles qui se renouvellent chaque année, contrairement aux annuelles, mais il peut aussi référer à ce "Qui se maintient sans défaillance, qu'il est difficile de détruire" ( Robert en ligne). Quand on lit l'album, on se rend compte que les deux sont impliqués.
Comme il s'agit d'un sans texte, faire un résumé devient un exercice d'écriture, car si les grandes lignes peuvent se ressembler d'une personne à l'autre, l'interprétation risque d'être assez différente. Voici la mienne:
Quelque part dans un parc, une petite abeille e devant un panneau interdisant quiconque de nourrir les oiseaux. Cela n'empêche nullement un enfant d'outre-er cette interdiction et permettre à un petit oiseau de prendre son envol, une graine dans le bec. Toutefois, une mouette a tenté de lui voler son précieux butin et la graine chuta, rebondissant d'un nuage à l'autre, pour atterrir dans une explosion de boue au sol, entre les fourmis affairées et un escargot mélancolique. Seule une fourmis s'approche assez pour constater une ouverture dans la coque, et décide de s'y nicher, à l’abri de la pluie imminente. Mais quand les gros cumulo-nimbus au menton proéminent entrent en collision entre eux, créant des éclairs, dont l'un frappe la petite graine, maison temporaire d'une pauvre fourmis particulièrement surprise.
Au petit matin, alors que la lune se fait bordée tendrement par un soleil lève-tôt prévenant, quelque chose émerge de la grain. Quelque chose qui a des antennes. Quelque chose... qui a une tige? Sous les rayons chauds du soleil se dresse, resplendissante et rougeoyante , grande et pleine de vie. Cette plante-fourmis au visage doux, qui fait même chanter les oiseaux, constate qu'il y a une maison non loin. Cette maison fait partie d'une ville, dont on peut même voir un paquebot er dans le canal non loin. La fleur décide d’investiguer, d'un bon à un autre, en commençant par une cour arrière. Qu'elle n'est pas sa consternation quand elle découvre des fleurs et des plants de tomates, dont les tiges molles et les sourires inversés laissent deviner une carence en eau. Ni un ni deux, la fleur renverse la piscine hors-terre sur les fleurs ( pas le meilleur plan vu la présence de chlore, par contre!). Elle décide d'entre dans la maison par la porte vitrée, cette chose sur laquelle s'écrasent les oiseaux, qui ne repèrent pas bien les matières transparentes. Tandis que le pauvre oiseau assommé reprend ses esprits et que les voisins continuent leur coupe de gazon sur leurs immenses pelouses truffées de piscines, la fleur entre dans la maison et surprend un individu ablement étonné. Elle enroule autour de lui sa longue tige, en se voulant amicale, mais le pauvre monsieur tremble de peur. Par la suite, la fleur bondit d'un endroit à un autre, slalomant à travers les pièces, renversant les meubles, vidant les tiroirs, telle une tempête à pétales écarlates. Un bref arrêt dans la salle de bain lui permet de se voir pour la première fois. Ça ne semble pas l'intéresser outre mesure. L'ordinateur quand à lui, se fait éteindre.
Après avoir libéré de son pot un mignon petit cactus et semer le désordre dans la maison, la plante sort de la maison, une lampe à pieds dans une main feuillus, sous l’œil profondément perplexe du proprio. Un nuage ant près d'elle cueille l’ampoule restée dans la lampe et celle-ci s'allume, créant un jeu d'image sur le fait qu'il a aussi une idée. Pointant du doigt le ciel, la plante semble comprendre. Juste pour être sur, le nuage lui fait un dessin ( littéralement). La plante renverse la maison cul par-dessus tête et empile sur elle tout un bazar d'objets. Un individu chaupeauté y va d'un "wouah", tandis que le nuage lui fait signe que tout ce remue-ménage donne un excellent résultat. Plusieurs autres maisons subissent un sort similaire. Poursuivant sa route, la plante bondit sur le pont de la ville, puis à travers les gratte-ciels, devenant géante plus que jamais. Des touristes voyageant en avion la remarque, elle fait sa belle pour eux. La Géante plante secoue les grattes-ciels pour en faire extraire les humains, qui dévalent sr sa tige tel des enfants sur un très haut et long toboggan. Puis, elle emplie les bâtiments, cathédrale, gratte-ciel, QG de Hyrdro-Québec, etc. Tout ça sous l’œil avisé des nuages entrepreneurs, qui du haut du ciel, observe sa progression, casque réglementaire sur la tête, bien sur. Elle a même droit à leur félicitations. Sa tour est désormais si haute qu'une fois perchée tout en haut, la fleur est rendue dans la stratosphère. Quand elle dépose enfin le dernier bâtiment, qui contient un individu pensif d'ailleurs, même le soleil est ému. Et alors, en ouvrant toute grandes ses feuilles, elle enroule plusieurs fois sa longue tige autour de cette magnifique planète, notre Terre, notre Précieuse, notre Unique, cette boule de vie bleue que la plante sert de tout son cœur, sous l’œil bienveillant et fier du soleil et de la lune, collés ensemble eux aussi.
J'aime cette seconde histoire qui se déroule dans le ciel, avec ce soleil et cette lune qui ont l'air d'un vieux couple, et tous ces nuages qui ont l'air d'ingénieurs avec leur casque et leur crayon derrière l'oreille. J'aime, bien sur, cette drôle de plante hybride qui cherche la hauteur nécessaire à sa croissance pour ultimement rendre à la terre ce que la terre lui a donné, et c'est amusant de voir comment elle bouscule tout autour d'elle, avec une innocence manifeste, mais dénuée de malice.
Il y a une inclinaison écologique, je pense, dans cet album. On dit souvent que les changement climatiques caont du mal à la nature, mais on l'interprète un peu mal. En réalité, la nature va surtout s'adapter, comme elle l'a toujours fait, après cinq extinctions de masse. C'est NOUS, les humains, homo sapiens sapiens, qui allons perdre la lutte contre ces changements majeurs, que notre bêtise et notre incapacité à prioriser notre planète ont alimenter. En ce sens, la Nature est immuable, vivace, perturbable, mais indestructible. ce que je vois, c'est comment cette toute petite graine et cette minuscule fourmis, devenue cette immense incarnation de la nature, qui papillonne joyeusement d'un lieu à l'autre, détruisant et réorganisant les faiblardes constructions humaines et contre laquelle on ne peut rien. Si la nature veut nous organiser, elle le fera, elle le fait même déjà. On peut quand même s'am de ces hommes arrogants qui ont cru pouvoir gérer la Nature comme une grosse entreprise dans notre monde réel. Au final, quand la plante sert la planète entre ses feuilles, le message que j'y vois est que la Nature sera toujours du côté de la planète, pas du nôtre. Et c'est la seule qui a le potentiel de la nettoyer quand ne seront plus là pour continuer à détériorer ce monde qui a été le nôtre. C'est d'ailleurs paradoxal de parler séparément de la Nature et de nous, parce que nous en faisons parti. Les premières Nations aux quatre coins du monde l'ont comprit, d'ailleurs.
Le graphisme est numérique, si je me fis aux lignes très droites, aux courbes très nettes et aux couleurs monochromes au remplissage parfaitement homogène. Je me rappelle avoir vu un style très similaire sur la couverture d'une série ado, avec une fleur presque identique, alors je me dis que c'est peut-être un genre en soi. Ce n'est personnellement pas du tout dans mes goûts, mais la libraire que je suis sais aussi reconnaître quand le graphisme sert son sujet et c'est le cas ici. Et le travail est propre.
Donc, vu le travail de décodage requis et vu la longueur de ce "gros sans texte", je le placerai dans la littérature intermédiaire, celle des 8 à 12 ans. Rien n'empêche les plus jeunes de le lire, mais il y a des chances pour qu'ils se contentent de nommer les actions une à une sans tout comprendre l'ensemble et déterminer un fil conducteur cohérent. Je serais même curieuse de voir ce que le lectorat adolescent (12-17 ans) ferait de cette histoire.
Pour un lectorat intermédiaire à partir du 2e cycle primaire, 8-9 ans+