Selon l’histoire officielle, Vincent Van Gogh s’est tiré dessus à Auvers-sur-Oise, dans un champ, alors qu’il était en train de se débattre avec une toile ; puis il serait mort de ses blessures à l’auberge Ravoux. Plusieurs indices vont dans ce sens, bien sûr… Mais bien d’autres laissent à penser qu’on lui aurait plutôt tiré dessus. C’est cette hypothèse que choisit de mettre en avant Marianne Jaeglé dans ce roman.
Elle y dépeint les deux dernières années de Van Gogh, de ses disputes enfiévrées avec Gauguin jusqu’à son retrait à Auvers-sur-Oise ; où, selon elle, il sera finalement tué de façon accidentelle.
Quand on pense à Vincent Van Gogh, on visualise différents éléments : quelques exemples de ses tableaux aux coups de pinceaux colorés et pleins de mouvement, l’oreille coupée, les tournesols et les nuits étoilées, la folie qui mène au suicide… Mais on ne pense pas forcément aux troubles qui ont agité ce peintre poète, à ses failles, à ses espoirs et ses désillusions. On oublie aussi facilement à quel point il fut proche de son frère Théo, au point qu’ils sont tous les deux morts à moins d’un an d’intervalle.
Ce livre rend hommage à tout cela, et nous fait ressentir avec une émotion vive, tranchante, douloureuse, les épreuves que traversent Vincent durant les derniers mois de sa vie. Sans cesse taraudé par la petite voix de la folie qui murmure dans sa tête, il fait face, encore et encore, et remplit la toile blanche pour lui échapper.
Si vous souhaitez poursuivre votre découverte du personnage de Van Gogh et être aussi touché qu’après la lecture de ce roman, je vous recommande la lecture des lettres qu’il a écrites à son frère ! C’est si touchant, si vrai, ça marque un lecteur (et un artiste) à vie.