Cela fait 8 ans que les lecteurs français ont la possibilité de suivre le cheminement de la romancière argentine Claudia Piñeiro, depuis la parution de Les veuves de jeudi. Ce dernier est sans doute ce qu'elle a fait de mieux avec l'exquis et mordant Bétibou. Comme A toi, son livre précédent, Une chance minuscule génère une certaine déception malgré un talent de plume qui ne faiblit pas. En délaissant quelque peu le thriller social, bien qu'il en reste des traces, pour le mélodrame psychologique, le risque est d'affronter un genre difficile et qui peut se révéler aussi plombant que lacrymal, . Avec Une chance minuscule, Claudia Piñeiro a écrit un roman qui démarre comme un suspense familial autour d'une femme qui a fui son pays, son mari et son fils après une tragédie qui ne nous est révélée qu'après une centaine de pages. Son retour au pays natal sera un exorcisme, une torture et une résilience. Pour un peu, on se croirait dans un roman de Douglas Kennedy. Le livre, entièrement écrit à la première personne, est totalement centré sur la personnalité de la narratrice qui, par bribes, raconte son é et surtout ses soufs. C'est un peu comme une voix off au cinéma, il y a la probabilité de la trouver envahissante au bout d'un moment surtout elle ne fait que ratiociner. Claudia Piñeiro tombe un peu dans ce piège, de façon répétitive d'ailleurs, mais comme elle a un savoir-faire indéniable, elle finit par emporter l'émotion dans les dernières pages d'Une chance minuscule. Les mouchoirs ne sont alors pas de trop.