Si tu pensais que le théâtre classique se résumait à des tragédies bien ficelées et des grandes tirades sur l’honneur, Ubu Roi d’Alfred Jarry est là pour te prouver qu’on peut aussi mettre en scène un tyran grotesque, des dialogues absurdes et une révolution du bon goût scénique.
L’histoire ? Un certain Père Ubu, gros beauf cruel et complètement lâche, se fait manipuler par sa femme (une sorte de Lady Macbeth en plus frontale) pour assassiner le roi de Pologne et prendre le pouvoir. Une fois sur le trône, il instaure un règne de terreur débile, accumulant les décisions absurdes et les trahisons aussi grotesques qu’imprévisibles. Et tout ça dans une langue truffée d’expressions bizarres et de "Merdre !" lancé à la face du théâtre bien-pensant.
Le gros point fort ? C’est un OVNI littéraire. Jarry explose toutes les conventions avec une pièce qui se moque du pouvoir, de la politique et même du théâtre lui-même. C’est absurde, anarchique, et certains y verront même une forme de génie visionnaire qui annonce le surréalisme et le théâtre de l’absurde.
Le hic ? C’est tellement décalé que ça ne fonctionne pas pour tout le monde. L’intrigue est volontairement foutraque, les dialogues sont souvent gratuits, et le personnage d’Ubu est une caricature ambulante qui peut fatiguer à force d’être aussi crétin. Si tu aimes un minimum de structure et de subtilité, tu risques de lever les yeux au ciel plus d’une fois.
Bref, Ubu Roi, c’est un gros délire théâtral, une farce irrévérencieuse qui dynamite les codes, mais qui peut aussi donner l’impression de lire une blague qui s’étire un peu trop. À lire si tu veux voir comment Jarry a inventé l’absurde… et que tu es prêt à er un tyran qui gouverne au niveau bac à sable.