Comment une écriture si chirurgicale peut-elle susciter autant d'émotions ?
J'ai ressenti l'horreur, la colère, la fureur, la haine, l'humiliation, la peur, à m'en serrer le ventre.
La joie, l'amour, l'amitié, l'espoir, à me mettre un sourire aux lèvres.
Et surtout, la peine immense à me broyer le cœur.
Pour et avec Greg et Paul, ces deux protagonistes auxquels je me suis profondément attachée, malgré l'indicible que l'un porte dans ses bagages, ou croit porter un moment.
Mais aussi pour Anton, Fabien, Anthony, Mourad, Josselin... Ou encore, avec des sentiments bien plus sombres, pour Hichem, Vasseur, Mohammad ou Marcenac...
Quoi qu'il en soit, le talent de cette auteur pour nous faire ressentir dans nos tripes le pire comme le meilleur de l'espèce humaine atteint son paroxysme dans ce roman de presque 800 pages.
On y va pas dans la dentelle. On aime ou on déteste. Pour moi ce fut magistral.