On l'a dit et redit : aucune lueur d'espoir dans ce "Thérèse Raquin". Tout le monde finit par souffrir, par détester, par crever. Ni véritable amour, ni ion satisfaisante, ni épanouissement. Rien que des déceptions et des désillusions, des personnages qui se cherchent et qui se trouvent en état de décrépitude, du fantastique sous couvert de conscience torturée. Un style rude, aussi franc que lumineux, seul repère légèrement rassurant dans cet océan de spleen. Mon 9 ne tient qu'à un détail : la partie "analytique" du livre, celle qui propose d'étudier les tempéraments des personnages (c'est dans le projet de Zola), est un peu trop mécanique. On bascule soudainement dans la revue scientifique, dans un élan presque forcé. Comme si tout ce microcosme de l'enfer était impoliment interrompu.
Pour le reste, "Thérèse Raquin" est sans doute mon Zola préféré. Efficace, prenant, terriblement bien pensé et construit, très ambigu et mystérieux tout en restant d'une évidence troublante, je conseille ce roman à ceux qui sont encore allergiques à la littérature classique.
Parce que oui, l'école est chargée de miasmes allergènes...