Adamsberg plus lunaire que jamais

La question que je me pose c'est : suis-je é complètement à côté? Je suis plutôt amateur de Fred Vargas, et alors que je l'avais déjà commencé, un ami me l'a vendu comme étant exceptionnel. Et pourtant, je n'ai pas tellement accroché.

Fred Vargas c'est une recette éprouvée : le commissaire Adamsberg, lunaire, et les énergumènes de sa brigade, chacun développé par un trait de caractère qui lui est propre. Cela donne l'impression de retrouver une famille, à chaque livre qu'on ouvre, et c'est généralement plaisant. Ce sont des polars mâtinés d'éléments historiques, généralement moyen-âgeux, intégrés dans la trame narrative par le biais de l'assassin. Le tout saupoudré d'un réalisme poétique hors d'âge, comme si on suivait le commissaire rêveur qu'on aperçoit dans le vieux cinéma français, mais cette fois comme personnage principal.

Tous ces éléments sont présents ici, plus une échappée au Québec qui donne lieu, comme de juste, à de formidables dialogues. Nous aurons bien sûr quelques ages parfaitement lunaires, comme Vargas sait les concocter, comme lorsque Adamsberg essaye de convaincre Danglard de l'existence d'un monstre alors que son adt ne cesse de l'interrompre pour poser des questions sur les crapauds qui fument, à cause d'une image utilisée par Adamsberg.

Mais j'ai trouvé que la sauce avait tout de même du mal à prendre. Cette histoire de cathédrale de Strasbourg remplie de toutes les bêtes imaginables est trop répétitive, et Vargas semble essayer sur la fin d'installer un suspens haletant, ce qui ne correspond pas à la forme ni aux personnages, et donc ne prend pas.

Quant à la quête d'Adamsberg, dès lors qu'elle signifie qu'on connaît l'assassin, elle ne ionne pas tellement. L'intérêt principal était sa culpabilité, étant partie prenante dans l'affaire, mais la manière dont c'est dénoué est décevante.

Bref, on l'aura compris, je considère Sous les vents de Neptune comme un Vargas mineur, mais lui trouve suffisamment de qualités pour que la lecture reste agréable.