Cours, cours, sinon tu ne le rattraperas pas

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Dans ce second tome, on retrouve un des éléments chers à Jean-Christophe Grangé : le voyage, et plus particulièrement l’Afrique, ce continent qui semble l’obséder autant que ses personnages. En tournant les pages, j’ai senti cette terre rouge sous mes pas, cette odeur si particulière de poussière et de chaleur, j’ai vu ces habitants fiers et envoûtants, et j’ai entendu ces sons bruts : hululements, grincements et stridulations qui vous font frissonner d’un malaise ancestral.


Nous voilà quatre ans après la fin du premier tome. L’enquête est officiellement bouclée pour l’État, mais pas pour nos personnages – et ils ont raison, car le tueur à la machette n’a pas dit son dernier mot. Son retour est brutal, glaçant, implacable. À partir de là, le trio que l’on suit depuis le début se retrouve, se sépare, se retrouve encore, pour finalement emprunter chacun un chemin parallèle vers une même vérité sanglante. J’ai particulièrement apprécié ce choix de narration, où chacun mène sa propre enquête, avec sa propre perception des événements.


Ce tome nous fait voyager, et c’est sans doute ce que j’ai préféré. J’ai aimé voir l’évolution de Heidi et Saugur, leur éloignement du Paris nocturne, des paillettes et des bars, pour revenir à quelque chose de plus brut, de plus essentiel. Cette transformation, ce besoin viscéral de se détacher du superflu, m’a séduite. En revanche, Swift devient peu à peu une ombre, un fantôme rongé par l’obsession. Il se consume littéralement sous le poids de la vérité. Son combat est perdu d’avance, et sa chute, inévitable. Je n’avais pas vu venir la révélation, et j’ai été agréablement surprise par ce twist qui relance la dynamique. Tous les personnages s'abiment et s'abîment et jusqu'à la fin, je me suis demandée s'ils allaient s'en sortir.


Pourtant, malgré toutes ces qualités, certaines incohérences m’ont laissée perplexe, avec un goût amer. Certains éléments restent inachevés, il me manque des réponses. Et pourtant… Quand vient le dernier paragraphe, cette main posée sur un front, je me suis dit que finalement, c’était suffisant. La boucle est bouclée, du moins pour cette affaire. Mais la lutte pour comprendre les origines du SIDA et trouver un remède ne fait que commencer.


Un dernier mot : encore aujourd’hui, protégez-vous.

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le 18 mars 2025

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exuline

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