Étant l'un des auteurs français les plus en vue, la livraison annuelle de Franck Thilliez est toujours un petit évènement dans le microcosme littéraire. Son éditeur ne lésine en tout cas pas sur les moyens pour que cela soit le cas. Rêver, son – déjà – seizième roman, était donc attendu avec fébrilité par les nombreux amateurs de l'auteur. Si fébrile est un bien grand mot me concernant, je dois malgré tout confesser que lorsque mon regard c'est posé sur l'ouvrage savamment mis en avant par mon libraire, je n'ai pas hésité longtemps avant de me l'offrir, et ce malgré les dizaines de livres patientant déjà sagement dans ma PAL que je daigne les lire. Ces derniers se sont d'ailleurs offusqués lorsque, sitôt ma lecture en cours terminée, c'est sur lui que j'ai jeté mon dévolu, au détriment des plus anciens.
Abandonnant pour l'occasion Franck Sharko et Lucie Henebelle, ses personnages récurrents, Franck Thilliez nous propose ici l'histoire d'Abigaël, psychologue renommée qui travaille de concert avec la police criminelle afin de dresser le portrait psychologique des meurtriers qu'elle traque. Et ce, malgré la sévère narcolepsie qui la contraint plusieurs fois par jour à faire des "pauses". Le traitement médical qu'elle prend pour soigner sa maladie réduit au maximum ses endormissements et ses crises de cataplexie, mais a pour effet secondaire perfide de lui faire parfois confondre rêves et réalité. Et cela empire depuis qu'elle a été victime d'un accident de la route où son père et sa fille ont trouvé la mort. Mais, en mettant de l'ordre dans les affaires de son père, elle va s'apercevoir que quelque chose de louche entoure cet accident. Dès lors, elle va tout mettre en œuvre pour faire la lumière sur ces zones d'ombres, tout en continuant à suivre de loin l'affaire sur laquelle elle travaillait au moment de l'accident. Mais où se situe la réalité et quelles sont les choses rêvées que son cerveau lui fait ettre comme réelles ?
Si j'ai dévoré ce livre en très peu de temps, la recette fonctionnant à merveille et le talent du romancier pour nous happer avec ses récits n'étant plus à démontrer, je dois quand même reconnaitre que, contrairement à d'autres romans de l'auteur, je n'ai à aucun moment été complètement immergé dans l'histoire. La faute selon moi à la narration non chronologique qui m'a pour le moins perturbé, ne savant plus toujours où je me situais, et ce malgré les repères présents au début des paragraphes.
Un petit conseil pour terminer cette chronique : notez bien toutes les séries de chiffres que vous verrez apparaître au cours de votre lecture, cela pourrait vous être fort utile à la fin...