Ce court roman a pour décor un collège situé en zone d’éducation prioritaire. Obi est un enfant à besoins particuliers, peu contributif à la progression culturelle que tente de soutenir le prof de français. Son obsession du moment présent est de retrouver le quatre couleurs, son bien le plus précieux, obtenu à la faveur d’une rapine dans le sac de sa mère…
Le sujet n’est pas neuf, de nombreux romans, films et reportages ont été les porte-voix de la complexité de l’enseignement là où son contenu n’est pas adapté (L’est-il d’ailleurs dans l’ensemble du système éducatif, rien de moins sûr, et le débat est vaste). Manque de moyens, profs au bord de la crise de nerfs, jeunes sans repères, les écueils sont nombreux et même s’ils sont identifiés, rien ne semble en cours pour modifier la trajectoire du navire. Quand le bâtiment ne va pas, rien ne va…Même au sens propre, le délabrement des structures est manifeste :
On sait que dans le collège, comme partout en ville, il y a des rats. On les voit partout qui traversent la cour à toutes jambes et puis s'évanouissent dans les lézardes du bâti. En fin de journée après le départ des élèves, si on tend l'oreille, on peut même entendre des couinements plaintifs depuis les murs ou le dessous de la terre. Ils n'ont plus peur des enfants depuis longtemps, et les enfants ne les craignent pas davantage
.Pourtant il est encore quelques rêveurs qui croient à leur mission…
Ses professeurs ne lui ont pas seulement appris à lire penser compter, mais surtout à n'avoir plus peur d'aucun savoir, d'aucun livre, de sorte qu'à l'issue de sa scolarité, il a pu s'autoriser tous les chemins et tous les désirs. Le vertige, c'est que c'est son tour d'émanciper comme ça.
Une construction un peu chaotique, peut-être à l’image de ce qui se e dans la tête du jeune héros, rend la lecture parfois un peu difficile. Mais le message est compris, sans espoir à l’horizon.