Sous ses airs de ne pas y toucher, la vieille Aliide cache bien des secrets. L'arrivée de la jeune Zara sera prétexte à plonger dans son é pour les repêcher un à un. Reconstruire la trame d'une vie marquée par l'Histoire, comprendre des choix faits par peur, par amour ou par instinct de survie.
La "grande Histoire" est ainsi esquissée au travers de la "petite". Sofi Oksanen est une impressionniste, qui nous brosse le tableau de l'Estonie soviétique par petites touches. Les situations sont glauques mais toutes en suggestions, ce qui leur donne encore plus de poids. Ce contraste entre "légèreté" des descriptions du quotidien et gravité de ces drames qui déchirent les familles et marqueront des générations, touche le lecteur au plus profond.
On en finit par regretter l'intervention de Zara qui rajoute du glauque au glauque et greffe une histoire totalement différente à celle, suffisamment riche, d'Aliide. Heureusement, l'auteur ne appesantit pas trop sur cette deuxième histoire.