Elle s’appelle Estela. C’est une bonne fiable et digne de confiance. La petite est née une semaine après son arrivée dans cette maison où elle a vécu sept ans. Enfermée dans un cachot, elle nous raconte les événements qui l’ont conduite à la détention, à la suite de la mort de la fille de ses patrons.
La mort de la fillette est annoncée dès les premières pages, laissant croire au lecteur qu’il s’agit d’un thriller. Pourtant, ce roman est avant tout un roman social qui dénonce l’injustice, l’inégalité et le peu de considération accordé aux domestiques, et plus largement aux ouvriers. Nous sommes à Santiago du Chili, et les criminels ne sont pas ceux que l’on croit.La construction du récit est habile, car la narratrice prend le lecteur à témoin tout au long de son long monologue. Elle nous raconte son enfance difficile ainsi que la routine des tâches ménagères qu’elle accomplit chaque jour depuis son entrée au service de ses employeurs.J’ai beaucoup apprécié les dernières pages, avec ce pavé lancé, symbole de la révolte d’un peuple contre la précarité : le soulèvement des invisibles.