qUELLE mAESTRIA
Paulina 1880 est une bombe dans le milieu littéraire de l’époque. Roman symbolique fragmenté, présentez-vous, en 1925 ! c’est une véritable exploration des méandres, au point où jusqu’à son style...
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le 13 mai 2025
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Paulina 1880 est une bombe dans le milieu littéraire de l’époque. Roman symbolique fragmenté, présentez-vous, en 1925 ! c’est une véritable exploration des méandres, au point où jusqu’à son style clair-obscur, la dimension mystique apparaît comme une peinture de de la Tour, par interstices.
Nous sommes redevables à Pierre Jean Jouve d’avoir si bien étudié les ressorts labyrinthiques et mystiques de la psychologie humaine*. Mais loin d’être une œuvre s’adressant uniquement aux croyants, Paulina 1880 se présente sous la forme d’une œuvre cathartique. Elle s’adresse à tous les pécheurs, au sens chrétien ou laïc, elle s’adresse à tous ceux que la culpabilité ronge jour après jour, pour avoir goûté du fruit interdit, nous enjoignant à se pardonner pour se faire pardonner.
Paulina vivait dans l’innocence avant de consommer, adolescente, le péché de chair, la concupiscence. Elle vivait dans l’ignorance du péché alors même qu’elle péchait. On songera à la Mouchette de Bernanos… comme Paulina, l’héroïne bernanienne répand innocemment le mal autour d’elle. Paulina, elle, vit une véritable expérience mystique de descente en « Enfer éternel ». La prise de conscience de sa faute l’a plonge dans une œuvre rédemptrice, hélas, la souf qui lave tout, finira par rattraper l’héroïne, avant d’avoir sa place « au soleil ».
Pierre Jean Jouve multiplie les tours de force poétiques, ant follement du pronom personnel « je » à l’impersonnel « il », mélangeant les contrastes violents, son Paulina 1880 me fait irrésistiblement songer à une peinture de Gustave Moreau. Elle me fait aussi penser à un poème de Charles Baudelaire. Son personnage est horriblement torturé, sa peinture tortueuse, foisonnante de détails psychologiques, tout en finesse, le style est, quant à lui, du meilleur goût, moderne par un certain côté, surtout dans la séquence « »versifiée », sans rimes finales et d’un lyrisme sec et percutant, jouant sur les paronomases (« nue et « une »), les glissements de sens, le décalage des couleurs.
*par exemple : la fabrique de la dualité au sein de la conscience morale de Paulina qui sépare le moi d’hier avec les yeux d’aujourd’hui de l’Autre femme, elle-même dans sa dimension pieuse.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Le meilleur de la littérature française et francophone (ça va être difficile un top de cet acabit)
Créée
le 13 mai 2025
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Paulina 1880 est une bombe dans le milieu littéraire de l’époque. Roman symbolique fragmenté, présentez-vous, en 1925 ! c’est une véritable exploration des méandres, au point où jusqu’à son style...
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le 13 mai 2025
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Petite note de lecture bâclée et peu inspirée, sujette à reprise peut-être un jour.Découverte de Pierre Jean Jouve avec ce petit roman, le premier de sa vita nuova à partir de laquelle l’auteur, sous...
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le 22 juin 2022
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Ce roman mise sur le mystère et l’angoisse. Il mélange la religion intrinsèque et stricte et une morosité douceâtre et pénible. Pourquoi Paulina Devient-elle criminelle ? Parce que sa ion pour la...
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le 18 nov. 2023
Je n'ai pas terminé ce livre. Peut-être ne le terminerai-je jamais. Ce n'est pas important. La moitié que j'ai lue m'aura marqué comme peu d'oeuvres en sont capables. Dans sa préface, Louis Pauwels...
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Nadine, j'ai peur de t'écrire ce que j'ai à t'écrire petite soeur coeur grenadinepromenades sur une plage noire promesses sur une page blanchedans des couloirs trop longsdes portes ferméesdes...
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le 18 nov. 2023
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Adoptant une narration postmoderne (- certains bouts de phrases ne collent pas avec les images, - certaines phrases se suivent sans correspondre, - certaines fois la réplique est, dans le style le...
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le 9 août 2024
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