Mon avis n'est pas complètement tranché à propos de ce livre dont je ne sais s'il est représentatif de l'œuvre de Philippe Jaenada, un auteur que l'on m'a présenté comme le roi de la parenthèse digressive. Néfertiti dans un champ de canne à sucre n'est ni plus ni moins que l'histoire d'une rencontre ("C'est con, ces histoires de coup de foudre") avec tout ce que ça comporte de banal malgré des personnages hauts en couleurs. Et quitte à être banale, autant qu'elle sonne juste et/ou que le lecteur puisse s'y identifier. Or, le roman est un peu trop extravagant pour que l'un et l'autre puissent être complètement possibles et donc pour qu'il emporte pleinement mon adhésion et qu'il me touche.
Comme je ne suis pas à une contradiction près, j'ai aimé l'audace du roman et l'incongruité de son propos. Je n'ai pas boudé mon plaisir face à ce chapelet de scènes irrévérencieuses et burlesques qui valent leur pesant de cacahuètes. Elles vont du très drôle à l'absurde en ant par le carrément cru. Le personnage féminin excentrique (c'est un euphémisme (vous verrez quand vous l'aurez lu (Si si, je vous assure !))) est tout un programme à lui seul. Olive est un être insolite et extrêmement attachant mais sans nul doute au bord du gouffre. Le narrateur amoureux, lui-même à sa façon paumé et maladroit, veut la sauver malgré la descente aux enfers qu'il entrevoit aisément. Va-t-il y parvenir ? C'est là où le roman redevient banal.