Bernard Minier mène son enquête à la manière d'un opéra, avec une succession d'événements présentant force et intensité ; les titres des chapitres font d'ailleurs référence à des morceaux d'opéra.
Pas de surenchère gore ni d'explications fantastiques : tout est plausible, ancré dans la réalité de la vie (presque) quotidienne. L'histoire se e à Toulouse et c'est un des atouts du livre de situer l'action dans des lieux réels.
Actuellement en convalescence suite à un fort surmenage dans une maison de repos pour la police, la réception d'une clé d'hôtel et une image de l'ISS (la station spatiale internationale) m'ont amené à enquêter sur une affaire classée :le suicide d'une jeune femme dans une chambre d'hôtel de Toulouse.
En parallèle une autre jeune femme journaliste à une radio locale me semble suivre le même chemin. Victime de harcèlements sous des formes multiples elle semble la proie d'un manipulateur professionnel parfaitement vicieux. Quelqu'un arrive à pénétrer chez elle en son absence, écrit des mails injurieux avec sa propre adresse mail, casse une patte à son chien, l'interpelle en direct à la radio. Tout l'arsenal de la manipulation psychologique est utilisé.
Rappelons que la manipulation psychologique se fait en trois étapes :
a) La volonté d'isoler totalement la victime
b) Le dénigrement systématique, associé aux humiliations pour atteindre l'estime de soi
c) Les actes d'intimidation : les menaces, la violence physique au cas où la victime résisterait
La malheureuse jeune femme vit donc un horrible cauchemar dont elle ignore la cause et l'auteur. Le but de ce harcèlement est de l'acculer progressivement au suicide. Mais la jeune femme est une battante qui a décidé de résister et de er outre la méfiance de toutes ses connaissances et la suspicion de la police. Heureusement, je suis le meilleur flic de Toulouse et je ne lâche rien. Avec pour seuls indices une clé d'hôtel et une photo de l'ISS je vais remonter la piste. Mon enquête va me mener à Zvyozdny Gorodok, la Cité des Etoiles et j'aurai même accès au journal de bord de l'ISS. Une étape certes éloignée de Toulouse mais néanmoins absolument nécessaire. Je pense avoir fini par trouver le coupable après de longues recherches.
Certes, pris de cours suite à une imprudence de la victime, je ne ne pourrai pas empêcher l'enterrement de la jeune journaliste harcelée. Mais je suis fier d'être le seul à ne pas l'avoir pris pour une folle et à avoir essayé de l'aider. Et si le coupable n'était pas celui auquel je pensais, je n'étais pas si loin de la vérité.
Comme dans un opéra la victime sera ée par tous les stades du malheur (les titres des chapitres font d'ailleurs référence à des morceaux d'opéra). Et les femmes perdent toujours à la fin des opéras, c'est la loi du genre.
Commandant Martin Servaz