C’est bien connu, Flaubert ne savait pas écrire. Il suffit de relire un peu de guingois Madame Bovary pour s'en convaincre. Dans ce petit roman que vous connaissez certainement, les yeux de l'héroïne, la très sentimentale Emma, sont parfois bruns, d'autres fois d’un noir profond et de temps à autre tout à fait bleus ! Croquignolet n'est-ce pas ? Se claquemurer dans un cloaque borgne, s’engueuler tout seul, raturer, toujours et encore, se relire à très haute voix, sans cesse, pour en arriver là ! Ce n’est pas très malin Monsieur Flaubert ! Et tous ces clignotements syntaxiques, toutes ces phrases tordues et non conformes envers la doxa ise et tamponnée. Toutes ces erreurs, cette « tête phrénologique peinte en bleu jusqu'au thorax » ! Vous faites un drôle de cacographe, Monsieur Flaubert !
Enfin, rien n’est moins sûr, l’écriture, ne fleurit pas seulement d’un quelconque frottement rêche avec le réel, du respect envers les règles en vigueur non plus. Elle fleurit de multiples attouchements entre divers éléments et parmi ceux-ci du essentiel avec la parole. Sans ce -là, les mots se dessèchent comme la fleur sans eau. Voilà pourquoi même si Flaubert est souvent invraisemblable, et oscillant vers l’erreur, il n’est jamais asséché… tari et penaud dans ses mots, car il se relit en s’oubliant, le bougre !
En conséquence, comme le self séquestré normand relisons-nous sans cesse à haute voix, cela fera toujours un lecteur, et n’oublions pas d’oublier la couleur des yeux d’Emma, cela va sans dire.