Dans mon épopée durassienne, après avoir découvert L'Amant, Écrire et Un barrage contre le Pacifique et avant le film Hiroshima mon amour, j'ai décidé de lire Les yeux bleus, cheveux noirs, intriguée par le titre. J'y ai découvert une histoire moite, sensuelle, une histoire d'amour sans désir, pourtant provoqué maintes et maintes fois, entre une femme et un homme. Des "couloirs scéniques" comme le dit Marguerite, interviennent tout au long du livre, comme des indications, une didascalie géante et poétique. En lisant ce livre, j'ai ressenti une sorte d'ivresse littéraire, j'ai senti ce fameux frisson, je ne pouvais plus m'arrêter de tourner les pages, pour découvrir les péripéties de cet appel à l'amour et au désir. J'aime le style oral de Duras, ses phrases longues et pleines de propositions, ou alors ses phrases très courtes et souvent non verbales. Le livre Les yeux bleus, cheveux noirs est un de ceux qui me donnent envie de faire des films : j'imaginais tout au long de ma lecture, une chambre aux volets occultants, de la soie noire sur un visage et une sensualité mystique embaumant la chambre.