Les rêves qui nous restent
Boris Quercia
Asphalte
Quand le monde part en sucette, quand la réalité n'est pas rose, il existe un refuge potentiel qui peut entraîner l'esprit dans des contrées insoupçonnées. Cela pourrait être le monde des livres. Mais il y a aussi le monde des livres, celui des chimères, cet espace accessible à tous et dont vous ne maîtrisez ni l'accès, ni le contenu et dont vous avez énormément de difficultés à capturer les aventures, bonnes ou mauvaises. Enjeu de pouvoir aussi si une entité pouvait contrôler l'accès, le contenu et l'archive. Et c'est ce qu'imagine entre autre "les rêves qui nous restent", le dernier roman de Boris Quercia paru aux éditions Asphalte.
Natalio n'est pas en haut de l'échelle de la City. C'est un classe 5, un flic qui chasse et élimine les dissidents. Il a perdu son électroquant, un robot humanoïde. Il en achète un autre, d'occase, qui va l'épauler dans une enquête qu'il mène au black pour une usine à rêves victime d'une intrusion. Au fil de son investigation, Natalio va aller de découverte en découverte à commencer par la nature singulière et quelque peu inquiétante de son électroquant qui ne semble pas être celui qu'il paraît.
En voilà un bien étrange roman qui navigue entre l'anticipation, le thriller et une pointe de roman social. On sent aussi que Boris Quercia l'auteur s'est bien imprégné de classique comme les robots d'Asimov avec une pointe de Philip K Dick façon Verhoeven pour Total Recall. Mais les références s'arrêtent là. Les rêves qui nous restent n'est pas une pale copie de ces pontes de la SF. Elle campe bien le personnage désœuvré de Natalio composant dans cet univers dictatorial où les dissidents sont éliminés au sens propre un monde en rupture après les événements d'Oslo dont on ne saura pas plus. Le roman tient son intérêt dans cet univers et la dualité homme-robot, bien que l'on ne comprend pas vraiment pourquoi cet électroquant va avoir une telle influence sur les agissements de Natalio. é cette incongruité, l'histoire et son déroulé restent plaisants. Les rêves qui nous restent ne sera pas le meilleur roman SF de 2021 mais Boris Quercia parviendra à tenir en haleine le lecteur jusqu'à la dernière page. Mais pas sûr que celui-ci en fasse des rêves une fois le sommeil installé.