Ce dernier Nothomb, je l'ai choisi en me disant "Pourvu que je ne fasse pas encore la même erreur". L'erreur d'espérer qu'il sera différent des Nothomb qui me déçoivent depuis longtemps. Comme l'auteur est capable du meilleur, je replonge. "Soif", m'avait plu. Il était différent. Je retrouve, hélas, avec" les aérostats", l'environnement bourgeois délétère, les thèmes borderline éculés, l'écriture lapidaire, les personnages ressemblants, la chute brutale, ou la fin presque bâclée.
Rendons à César ce qui lui appartient : le style est fluide, dépouillé, les références littéraires rafraîchissantes à force d'être surannées. (On se demande si l'auteur ne se gargarise pas un peu d'exposer son analyse des classiques de lycée). Avantage non négligeable : on ne souffre pas longtemps en compagnie de Pie, car on vient à bout de l'œuvre en une heure. La fin est inattendue. Ce qui en fait un bon roman de gare. Quel dommage quand on a un tel talent.
Je me suis demandée si ce manuscrit avait été proposé à une grande maison d'édition par un parfait inconnu, quel type de réponse il aurait reçu.