Amin Maalouf est né au Liban; élu à l'Académie française, il en est aujourd'hui le Secrétaire perpétuel. Autant j'ai été pris par son premier ouvrage, Les croisades vues par les arabes, autant j'ai été déçu par son roman Léon l'africain. Ce roman historique m'a profondément dépité, tant je m'attendais à retrouver un talent de conteur qui m'a marqué des décennies plus tôt. Ici, c'est d'une platitude. On ne ressent aucune émotion alors que dans Les croisades ... on est amené à prendre fait et cause pour les populations musulmanes juives et chrétiennes envahies, volées, violées, torturées, tuées... par des barbares venus d'occident.
Le roman s'intéresse à un personnage historique pourtant intéressant à plus d'un titre. Né musulman à Grenade à la veille de sa prise par les rois catholiques, Hassan al-Wazzan se trouve trente ans après fils adoptif du pape, portant le nom de Jean Léon de Medicis et le surnom de L'africain, écrivant en italien une description de l'Afrique où il a précédemment voyagé. Or, il n'y a rien dans ce roman sur la vie des populations sub-sahariennes. On s'ennuie. Sa demi soeur et son beau-frère auraient fait de meilleurs sujets d'étude. Amin Maalouf ne fait pas montre d'empathie envers le sort des femmes notamment.
Personnage faisant le lien entre deux civilisations pas si opposées où on trouve les mêmes vices, Léon l'africain paraît terne, parfois même veul, sous la plume de l'auteur. Il se laisse soumettre à la volonté de ses maîtres, sans se révolter. Je ne sais pas si je retenterai la lecture d'un ouvrage d'Amin Maalouf. N'est pas Marguerite Yourcenar ou Montesquieu qui veut.