Titanic du Louvre : symbole flamboyant

Je ne m'attendais pas à un livre de cette épaisseur quand je l'ai commandé: plus de 1500 pages en poche ! Alors, je me suis dit qu'il fallait s'y atteler et voir où ce vaisseau ardent allait m'emmener.


Et bien autant dire que je ne suis pas déçu. Certes, c'est long. C'est par moments même éprouvant, oui. Mais nous parlons de littérature à ce niveau-là. Un roman SF comme celui-ci dée la SF, tout en étant dans la SF.


Cette histoire débute avec deux jeunes garçons, épris de l'histoire des pirates, notamment le plus jeune des deux, Anton. Et depuis cette Yougoslavie où l'histoire prend racine, nous partons sur les rives de plusieurs histoires qui s'entremêlent, un peu comme Philip K. Dick a pu nous faire voyager dans ses livres. Jean-Claude Marguerite a son style, et il sait nous emporter, soudain, au tournant d'une page, et nous faire oublier cette longueur dans laquelle nous nous sommes embarqués. En même temps, il a mis 18 ans pour écrire cette oeuvre. Donc l'écriture est belle, fournie et parfois poétique.


Rien ne sert de conter toute l'histoire, car elle est trop longue, trop riche. Les personnages sont profondément construits, tant dans leur enfance qu'une fois devenus adultes. J-C. Marguerite sait tellement nous les faire vivre. Que ce soit un enfant, une femme, un enfant devenu homme, avec ses vices et sa personnalité. Il donne dans la psychologie, dans l'histoire, dans la fantaisie.


Quand on n'est pas sur le quai d'un port, on se retrouve dans les ruelles avoisinantes. Ou bien on se retrouve dans les méandres d'une île où un marin chercheur historien s'est perdu pour un trésor fantastique. Ou encore on vole , dans un petit avion, droit sur une tempête, et cela se termine bien, mais...


Et puis l'auteur juxtapose des mondes, surtout dans la dernière partie du livre, immense, close, insoluble, symbolique, tellement allégorique. Ces mondes se côtoient mais ne se mélangent pas. Ces mondes représentent l'imaginaire humain, mais aussi l'histoire littéraire de cet imaginaire. Les références sont multiples, soit subtilement livrées, soit complètement devoilées.


La question de l'enfance, de l'éducation, de la transmission est en fil rouge à cet endroit. Les questions que soulève ou sous-tend le texte sont vastes, primordiales et tellement humaines.


Bref, ce pavé est long (pléonasme bienvenu ici), il se mérite, c'est une certitude ! Mais le talent est au rendez-vous c'est une autre certitude.
Ah ! Et dernier détail : on ne peut que saluer l'originalité développée dans ce livre.

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le 8 avr. 2021

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Budokick

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