https://exulire.blogspot.com/2025/04/le-silence-de-lelu-glenn-cooper.html
J'ai terminé ce roman quelques jours avant l'annonce du décès de François Ier, et quoi de plus actuel que ce livre pour questionner notre rapport aux croyances, aux traditions et à l’évolution de notre monde. Le silence de l’élu est un roman qui ne laisse clairement pas indifférent, tant il aborde des thèmes essentiels, notamment celui de la différence.
À travers ce récit, j'ai aimé voir l'Homme avant l'homme de Dieu, le voir évoluer dans un monde en perpétuelle mutation, où valeurs, croyances et traditions doivent affronter une nouvelle manière d’être, de penser et d’exister. Comment faire évoluer les idéaux sans froisser les conservateurs et sans démotiver ceux qui portent en eux l'élan du changement ? Glenn Cooper explore cette tension avec beaucoup de finesse.
Même si j'ai ressenti quelques longueurs, en particulier lors de la partie se déroulant en Colombie, l'ensemble du roman m'a ionnée. J'ai découvert un personnage profondément attachant, un homme opprimé par sa famille, qui a trouvé en Dieu un refuge mais qui porte en lui un lourd secret. Lorsqu'il sera confronté au mur de la vérité, il n'essaiera pas de contourner l'obstacle : il frappera de toutes ses forces pour faire s'effondrer les idéaux obsolètes, et continuer à avancer mais le chemin est encore semé de trop nombreuses embuches.
La fin de ce livre m'a profondément touchée, presque médusée par une des dernière scène du roman. C'est sans doute mon état d'esprit actuel qui m'a fait douter, qui m'a empli de comion. Glenn Cooper parvient à y insuffler beaucoup de tendresse, d’émotions et d’altruisme. Ici, il ne s'agit pas d'un thriller historique comme il en a déjà écrit, mais d'un thriller d’anticipation, à la fois politique et psychologique. Car dans un futur proche, comment se déroulera le prochain conclave ? Comment se joueront les luttes de pouvoir ? Et surtout, quel homme saura affronter ses démons intérieurs pour devenir le chef spirituel de millions de croyants catholiques ?
Ce roman ne plaira sans doute pas aux plus conservateurs des pratiquants, mais pour celles et ceux qui croient, ou ne croient pas, avec un esprit ouvert, Le silence de l’élu est une lecture marquante, une invitation à déer les soufs du corps et de l'esprit pour croire, avant tout, en l'humanité.