Le Manifeste du parti communiste par PachaPitou

P.15-Chapitre l

Dans le premier chapitre du Manifeste du Parti communiste, Marx et Engels expliquent que le phénomène d’ouverture commerciale mondiale a accéléré la prise de pouvoir de la bourgeoisie, par le biais des usines relatives à l’industrialisation, et par conséquent l’effacement des manufactures propres à la féodalité.L’ouverture du commerce mondial élargit la demande, et par conséquent la possibilité d’agrandissement de la bourgeoisie sur le pôle commercial mondial, car elle implique la mobilisation de moyens plus importants pour concentrer des structures comme les usines, emblèmes de l’industrialisation et du progrès technologique. Elle induit dans le même temps une main-d’œuvre plus nombreuse, souvent exploitée du fait qu’elle provient directement de pays en développement, où la réglementation concernant les normes du travail est plus faible. Les salaires peuvent ainsi être réduits dans les pays d’origine, où les produits sont fabriqués pour une offre mondiale, souvent sur les terres de pays en développement. Les conditions de travail sont alors dégradées afin de maximiser les coûts de production. Cela implique une moindre prise en compte du fonctionnement des machines sur lesquelles opèrent les ouvriers, ou une concentration de travail plus intense, qui dégrade naturellement la santé de ces derniers.


P.22-26Il est affirmé dans le Manifeste du Parti communiste que les bourgeois divisent pour mieux régner, en mettant en concurrence les prolétaires. Toutefois, les prolétaires disposent de plus en plus de moyens pour se regrouper, notamment parce que la nécessité de créer de plus en plus de grandes structures fait chuter les grandes industries en temps de crise. Par conséquent, face aux licenciements d’ouvriers causés par les déficits engendrés par une crise, ces derniers se regroupent plus facilement en tant que masse, que le croisement des usines ne fait que rassembler.Par ailleurs, les moyens de communication et de modernisation mis à disposition permettent plus facilement une union totale de plusieurs regroupements locaux esquissés à travers le pays.La principale faille dans ce chapitre réside dans le fait que la condition d’esclave légitime du prolétariat n’est pas fondamentalement différente de celle de la classe moyenne. Si le prolétariat possède une position moins réactionnaire que les petits bourgeois rêvant d’accéder à une classe moyenne, le patronat sait néanmoins mieux ménager les intérêts primordiaux de la classe prolétaire. Il est observable que, de tout temps, dans la société capitaliste, les hommes ont toujours eu un schéma de pensée réactionnaire inconscient, qui subsiste par une division de la masse prolétarienne, même au sein des grandes industries.Il m’est également observable que, malgré les fortes avancées technologiques et les moyens de communication — des chemins de fer jusqu’à l’ubérisation —, le age du prolétariat à la classe moyenne, par le fait d’être un « trans-classe », conserve une division formelle entre les travailleurs.La condition d’esclave reste maintenue dès lors qu’il existe des primes, dès lors que la connaissance est erronée chez les classes ouvrières, de manière à ne leur donner qu’une seule issue à leurs problèmes : la promesse d’un nouvel état classé dont le prolétaire ferait entièrement partie.Il est néanmoins vrai que la classe moyenne est une classe bien moins unie que celle du prolétariat, et bien plus obnubilée par l’état « trans-classe », qui engendre une forme de réaction.Cependant, d’un point de vue intersectionnel, le prolétariat peut en effet esquisser un élan réactionnaire. Cet élan, s’il est approuvé par les différents prolétaires, précipite la division, notamment par la discrimination. Si l’homme blanc prolétaire soupçonne l’homme noir prolétaire, ou la femme prolétaire perçue comme plus faible, de travailler par essence moins que lui, alors une union est impossible.Il faut relever que certaines de ces injonctions se relaient principalement par les moyens de communication issus de la technologie, comme la télévision, qui de nos jours définissent les idéaux des personnes dépossédées de la connaissance. Le discours démagogique en est une première étape.


Il est donc regrettable d’avoir abordé cela de cette manière, puisque la réflexion formulée plus tôt sur les grandes crises engendrées par la sur-industrialisation était pertinente. Il est vrai que la centralisation, la sur-modernisation et la sur-structuration engendrées par le régime capitaliste mènent à un gigantisme dont la chute est proportionnelle à la grandeur.Autrement dit, les grandes crises sont effectivement un prisme à travers lequel les ouvriers peuvent acquérir une aura hostile, par un besoin qui ne nécessite pas l’intellect. Ces derniers seront poussés par un besoin vital à effectuer des actes de révolte qui fragiliseront une structure déjà affaiblie par la crise. Il est vrai que ce type de situation unit à merveille les prolétaires, davantage par le besoin que par la connaissance.


Il y a dans la critique de la conception des femmes par le bourgeois une critique nettement plus sociétale et libertaire. En l’occurrence, ce n’est pas un argument ad hominem qui réfute les thèses morales de l’opinion courante et dominante du XIXᵉ siècle — c’est-à-dire bourgeoise. En un sens, cela dialogue avec la société actuelle. L’objet est intéressant car il démontre une certaine forme de capitalisation dont les femmes seraient l’objet. Cela est décrié en prouvant évidemment que cela s’est construit par la division du travail.On défend une cause sociétale par l’ironie de faire remarquer que les bourgeois eux-mêmes consomment de la polygamie. Cela nous permet de souligner que l’exemple moral ne coïncide pas avec le modèle économique capitaliste. Une morale que la bourgeoisie essaye tout de même de promouvoir par son fond réactionnaire.Des exemples utilisés dans le texte plus tard dialoguent avec mon époque, tels que la religion catholique. Elle promeut des relations fraternelles mais divise dans son instrumentalisation actuelle, comme une sorte de foi fétichiste.On peut dire qu’il y a une critique d’éléments fétichistes, au même titre que le concept de foi fétichiste : c’est-à-dire que, dès lors que les bourgeois reprochent une cause sous couvert d’immoralité — comme dans l’exemple vu précédemment —, cela entre en contradiction avec les actes qu’ils revendiquent dans leurs volontés politiques. Comme avec la religion, fondée sur la fraternité, qui sur bien des aspects est contraire au modèle capitaliste, mais que les bourgeois promeuvent tout de même, à l’image de la droite, couramment.


En somme et pour conclure, il est certain que ce texte de Engels et Marx, est un texte de fondation, de démarrage. C’est pour cela que sa réflexion y est moins intense, moins noyé et moins voué à être démêlé. La faiblesse est que la raison y est légèrement délaissé. La parole est utilisée par moment de manière assez faible sans trop de fond. Cependant de l’autre côté, c’est pour y voir une approche beaucoup plus galvanisante et humaniste, pour finalement mieux fédérer. On se penchera sur les autres ouvrages, pour plus de théorisations, de pensées. En tout cas une chose est sûr, l’envie d’éclairer l’autre et de l’affirmer en tant qu’individu y est clair. Elle est, par conséquent efficace et bienveillante. Alors, merci. 

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le 4 mai 2025

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PachaPitou

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