Publié sur L'homme qui lit :
L’ébulition de la rentrée littéraire retombe à peine sur les très ennuyeux prix littéraires, que la sphère culturelle s’agite de nouveau, et qu’un seul nom revient sur toutes les lèvres : Joël Dicker. Le bel écrivain suisse francophone de 30 ans semble à peine remis de la déferlante internationale de son précédent roman « La vérité sur l’Affaire Harry Quebert » et de ses millions d’exemplaires vendus, que le voilà déjà à courir d’un studio de radio à un plateau télévisé, en ant par une séance de dédicaces en librairie, pour assurer la promotion de son dernier roman Le Livre des Baltimore.
On retrouve Marcus Goldman, écrivain américain à succès, aux côtés duquel l’on avait déjà résolu l’Affaire Harry Quebert. Cette fois, l’auteur annonce la couleur : il va nous parler du clan des Baltimore, de cette famille pour laquelle tout bascula après le Drame.
Alternant un récit actuel dans lequel on le découvre empêtré dans l’écriture, surveillé par la presse à scandale, et encore amoureux d’une chanteuse populaire ; avec des retours dans son é et celui de sa famille, Marcus nous retracera la vie haute en couleur des Goldman-de-Montclair et des Goldman-de-Baltimore, les familles de deux frères qui semblent à la fois si proches et à la fois tellement opposées, comme en perpétuelle compétition, et de l’amitié si forte qu’il exista entre leurs enfants, qui s’appelaient le « Gang des Goldman ».
En filigrane de cette histoire familiale se dessine le Drame, qu’on perçoit initialement comme mystérieux, et que l’on entrevoit plus nettement au fur et à mesure que le récit avance, qu’il se rapproche, jusqu’à la révélation des dernières pages, cet emballement du récit, ce moment magique où les secrets se dévoilent, les intrigues se terminent, les vies ses brisent, et où le lecteur se retrouve le souffle coupé.
J’aurai du mal à cacher que j’ai dévoré ce livre, que j’attendais avec une certaine fébrilité, après avoir été conquis par Harry Quebert et le style de cet écrivain qui n’avait jusque là pas rencontré le succès. Je l’ai englouti comme un boulimique littéraire, progressant dans l’histoire comme si je la vivais moi-même, impressionné par la qualité de l’écriture, la capacité à maintenir une intrigue sans jamais tomber dans les facilités et les ficelles habituelles. Joël Dicker réussi quelque chose de formidable : il arrive à me secouer les neurones, à sortir du lot, à rendre sa lecture ionnante. Et pour ça, chapeau. Et merci.