J'avais aussi presque apprécié Les Fourmis, le premier roman de cette trilogie. Mais déjà, l'absurdité de certaines scènes et surtout de la fin avait gâché mon plaisir. C'est bien pire avec ce roman. Le fond est plutôt bon et l'histoire plutôt sympa, la rencontre de 2 espèces qui se sont toujours côtoyées sans jamais rien partager, mais aussi l'histoire de cette fourmis 103è qui s'en va découvrir un complot au sein de sa fourmilière. Seulement, le récit est parasité par les absurdités, toutes plus grosses les unes que les autres. La partie 44 en est le parfait exemple. Le commissaire vient chercher des fioles qui pourraient être des pièces à conviction dans une entreprise. Des fioles contenant les travaux (top secret) des scientifiques qui ont été assassinés, mais l'entreprise à déjà donné les fioles à une journaliste. Pourquoi?! Une entreprise ne filera jamais un projet sur lequel elle aurait travaillé, investi une quantité astronomique de blé, sans signer de papier, et encore moins à une inconnue, ça ne tient pas la route, et c'est malheureusement le principal défaut de la trilogie des fourmis, on nous sert une réalité absurde pour faire avancer l'histoire. L'exemple du cancer à la fin illustre bien ces absurdités. La fourmis qui a le remède contre le cancer, invite les Hommes à rentrer en avec le cancer qui serait une entité extraterrestre, mais en vrai ça n'a aucun sens. Pourquoi ne pas avoir inventé une maladie plutôt que de balancer des grosses absurdités sur le cancer?
Les dialogues sont assez mauvais, et le paroxysme est la conversation finale avec la fourmi. En mettant de côté la "pierre de rosette", les dialogues sont hyper élaborés, la fourmis parle en odeur une molécule correspondant à un mot mais pourtant elle gaspille des centaines de molécules pour mettre les humains dans le contexte (vous êtes pas gentils, vous faites si, ça...), et utiliser un langage ultra soutenu. La machinerie pour la lecture a cependant du sens, question analytique (spectrométrie de masse et chromatographie), alors pourquoi être précis scientifiquement sur certains aspects de l'histoire mais moins, voire pas du tout, sur d'autres. Bref, beaucoup trop d’événements illogiques et d'absurdités pour moi dans cette oeuvre. Je ne sais pas si c'est le style de Werber, mais tout cela manque de sérieux scénaristique. On modifie la réalité, en la rendant absurde pour faire avancer le scénario.
Le plus dommage c'est que la vraie information scientifique qui pourrait apporter des connaissances aux lecteurs n'est pas différentiable de l'imaginaire. (comportement des fourmis, chimie organique). Hyper dommage.
Je ne parle même pas de la communauté enfermée sous la fourmilière et du père, persuadé d'avoir inventé une philosophie à la manière d'un gourou d'une grande secte. Certains de ces manipulateurs aussi sont persuadés de la vérité de leur doctrine.
Mes respects tout de même.