s Hodgson Burnett est considérée à juste titre comme l'une des pionnières du roman d'apprentissage pour enfants. Son oeuvre la plus connue du public français, "Petite princesse" (adaptée au cinéma, et en série animée sous le titre "Princesse Sara"), est pourtant moins célébrée par les lecteurs anglais que "Le jardin secret" (ou "Le jardin mystérieux", selon les traductions).
Toujours, chez s H. Burnett, il est question d'orphelins ("Charles Dickens, sors de ce corps !"), de drame (ici c'est une épidémie de choléra qui prive soudain l'héroïne de ses deux parents, indignes au demeurant), de la vieille Angleterre, de ses manoirs, de sa lande, de ses gentlemen bougons et de ses domestiques pleins de bonne volonté.
Alors oui, les romans de s H. Burnett, comme ceux de la Comtesse de Ségur en , sont remplis d'une jolie morale, de beaux sentiments, de chagrins et de joies, et ils peuvent à ce titre être jugés surannés et angéliques. Pourtant, personnellement, j'aime m'y plonger de temps en temps car je veux m'accrocher à l'idée que l'enfance doit rester un terrain d'apprentissage vers l'écoute et le respect dû aux autres, la connaissance de soi-même, les leçons apprises de ses erreurs, l'observation de la nature (et ici nous sommes servis avec la renaissance d'un jardin secret condamné) et ces mille émotions qui façonnent l'adulte en devenir.
Avec une candeur et une innocence rafraîchissantes, par son écriture simple et vive, l'auteure nous fait retomber en enfance et nous donne envie de revivre ses temps privilégiés exempts de responsabilités et de devoirs ; une période de l'existence où la spontanéité et la facétie, la créativité et la curiosité devraient être les maîtres tout-puissants.