Après avoir dévoré les trois premiers tomes et alors que j’entame le quatrième, je n’arrive toujours pas à dire que j’aime le Bourbon Kid. Ni à dire que je n’aime pas.
Un bien curieux paradoxe.
Je ne parlerais pas ici de plaisir coupable, car j’assume sans problème mes fautes de goût (enfin, celles que je déclare).
Bourbon Kid ressemble à ces bonbons acidulés qui vous électrisent la langue. Une fois que vous avez commencé, vous ne pouvez pas empêcher de replonger les doigts dans le sac, même si vous avez beau savoir que c’est mauvais pour la santé, qu’il sont réalisés à partir de couenne de porc, qu’ils vont provoquer des tics nerveux et que l’on aura envie de vomir à la fin. Et on s’étonnera que la poche soit déjà finie, on voudra alors en acheter une autre, maintenant, tout de suite.
Bourbon Kid, c’est pareil (mon analogie avec les bonbons n’est pas totalement insensée, puisque l’action se e à chaque fois à Halloween) (et hop je me rattrape aux branches).
Le récit est construit pour qu’à chaque fin de chapitre, on ait envie de lire le suivant. Et sans qu’on s’en rende compte, le livre est fini. La plus grande qualité de l’auteur – Anonyme pour les intimes – réside dans ce sens du rythme.
Toutefois, l’ancien élève en littérature qui se cache en moi (bien emmitouflé sous les couches de graisse provoquées par lesdits bonbons) se réveille assez régulièrement au fil de la lecture. Globalement, et mise à part la structure, Bourbon Kid est mal écrit. Certes, le style s’améliore d’un tome à l’autre, mais l’ensemble reste pauvre. Et les erreurs de style ou les tournures grossières décrochent régulièrement mon attention. Comme si pendant que je mangeais mon paquet de bonbon, mon Jiminy Cricket me répétait à chaque bouchée « 5 fruits et légumes par jour ! ».
Certes, j’ai eu le temps de me faire à tout ça, mais un élément m’a titillé dans ce tome 3. Je erai outre le fait que le twist final soit prévisible (et je ne parle pas de la conclusion classique « Et à la fin, c’est le Bourbon Kid qui massacre tout le monde »). Dans ce tome, l’auteur développe les personnages d’Elvis et de la Dame Mystique. Pourquoi pas, ce sont des personnages hauts en couleurs, ce serait intéressant s’ils ne s’étaient pas faits massacrer dans le tome 1. J’ai l’impression que l’auteur s’est dit a posteriori qu’il tenait là de bons personnages. Mais comme il s’en ait débarrassé un peu trop vite, il essaie comme il peut de rattraper sa bêtise. Tout ceci me donne une impression d’inachevé, de flottement…
Ceci dit, je vous laisse, c’est la pause déjeuner et Le livre de la mort m’attend. J’irai à la piscine un autre jour.