Cette relecture - vingt ans après avoir étudié cette pièce classique pour les épreuves du Bac - ne m'a pas donné entière satisfaction, bien que l'oeuvre ne soit ni ennuyeuse ni trop complexe.
Sigismond, prince héritier de Pologne, spolié dès sa naissance de son droit à régner en raison d'un horoscope défavorable le destinant à devenir un tyran, vit prisonnier d'une tour isolée et bien gardée. Vêtu de peaux de bêtes et à moitié sauvage, il n'a que des notions assez vagues de la société et de la politique. Ce qui ne l'empêchera pas - théâtre oblige - de se montrer immédiatement à la hauteur des événements les plus délicats une fois libéré.
Par le moyen d'un subterfuge, son royal père, lui fait goûter l'exercice du pouvoir l'espace d'une seule journée, en lui faisant croire qu'il vit un rêve de manière à pouvoir l'enfermer à nouveau s'il s'avère despotique... Questions d'honneur, luttes de pouvoir, jeu des ambitions, réflexions sur la destinée, et même batailles, il y a un peu de tout cela dans cette pièce et pour moi c'est presque trop. L'action va trop vite, les liens se nouent et se dénouent trop rapidement. Les personnages, assez nombreux, ne me semblent pas tous bien exploités.
Je gardais un souvenir plus enchanté de ma première lecture mais je retiens surtout de la seconde le personnage de Clairon, le valet, dont les répliques pleines de prosaïsme m'ont beaucoup amusée. Je laisse le mot de la fin au prince Sigismond : "j’ai appris par là que tout bonheur en ce monde e comme un songe, et je veux profiter du mien pendant qu’il en est temps…"