Gustave Flaubert, écrivain fameux du XIXème siècle publie « La Tentation de saint Antoine » en 1874. L’histoire de cet ouvrage est tiré d’une histoire chrétienne bien connue, celle de la tentation d’Antoine le Grand, un saint retiré dans le désert d’Égypte qui subit la tentation du Diable sous la forme de visions en tout genre. Flaubert trouva l’inspiration pour son oeuvre dans la vision du tableau homonyme de Bruegel. Pour l’auteur, cet ouvrage était l’oeuvre de sa vie. En effet, l’oeuvre témoigne d’un travail de recherche colossal qui s’attache à la précision des termes et du contexte historique. En définitif, rien n’est laissé au hasard. Pour autant, cela ne perturbe pas l’expérience de lecture, Flaubert manie chaque phrase de façon à ce qu’elle soit compréhensible en dépit des mots savants ou érudits, présents en grand nombre dans le texte. Une épopée religieuse, mais qui se révèle humaniste à terme, voilà ce qu’est la Tentation de saint Antoine, qui remet sans cesse en question la place du Christ dans l’esprit de Flaubert et du lecteur. En effet, que penser de l’arrivée finale du Christ succédant aux bêtes fantastiques telles que le sphinx, les chimères ou le griffon, Jésus fait-il partie de cette troupe ou apparaît-il en rédempteur, pour vaincre le diable, le tentateur ? Ces considérations obscures sont fascinantes sur le fond ainsi que sur la forme. En effet, Flaubert se doit de retranscrire les visions et les hallucinations de saint Antoine sur le papier, afin d’ancrer le lecteur dans le récit. Le temps est malmené dans ce récit, il semble en effet difficile à croire que l’action qui se déroule sous nos yeux, ne se e qu’en une nuit. Néanmoins Flaubert réussi à agencer des thèmes fascinants, parfois inspiré par le mythe de Faust et livre un récit fantastique et oriental manié à la perfection.