Un journaliste new-yorkais se voit proposer une enquête sur le porno underground. L'actrice qu'il cherche à interviewer se suicide devant lui. Perturbé, il ne va rien dire à la police et mène l'enquête lui-même.
D'habitude, Chattam est excellent pour le suspens, l'ambiance glauque et l'horreur. Mais, dans ses romans précédents, le personnage principal était psychologiquement très mauvais, caricatural et sans intérêt. Ici, l'auteur a résolu ce problème. Le journaliste est remarquable car, dès le début, il doute de lui-même. Cette enquête, cette plongée dans ce que l'âme humaine contient de pire, dans cette partie animale et bestiale qui se réjouit du mal, qui souhaite la souf et en prend plaisir, va ébranler les convictions de ce personnage.
Comme toujours, Chattam aime ramener l'homme à un animal. Sa peur réside dans la résurgence des instincts bestiaux. Ici, cette brutalité animale est incarnée par une bande de monstres qui filment leurs exploits de tortionnaires. Et la question est : peut-on échapper à cette part des ténèbres ? Ou est-ce que n'importe quelle personne, même la plus innocente en apparence, peut devenir un monstre barbare ?
Mais le roman n'est pas que noir. Il y a également des moments plus émouvants, surtout lorsque le journaliste part à la rencontre du peuple taupe.
Un des meilleurs Chattam.