Critique de Shaynning

Incontournable Roman Mai 2025




Une jeune narratrice de 10 ans nous parle de son atypique maman, qui adore son travail de brigadière scolaire, vêtue de ses fleurs qu'elle aime tant. Elle aide également au sein de l'école, mais pour sa petite fille de 10 ans ne voit pas cette proximité du même œil. Quand elle lui dégote une perceptive d'emplois dans une fleuristerie, elle ne se doute pas que sa mère va y fleurir allègrement, innover dans le domaine et récolter une grand succès. Dans la foulée, les deux filles ent enfin d'un statut précaire à la classe moyenne confortable. La petite narratrice n'a toutefois plus autant de temps avec sa mère, qui s'est même même en tête de retourner aux études.


Attention, je divulgâche à partir d'ici.



Toutefois, la maman de notre narratrice connait une situation périlleuse quand son patron, qui jusque là heureux d'avoir une employée aussi dévouée et pleine de bonnes idées, se met en tête de l'épo. Le conte de fée se fane et frôle le harcèlement. heureusement, et sur conseil de sa fille, la maman ne cède pas et reste sur sa position. Elle aime bien son patron en tant que patron, il n'y a donc pas de mariage s'il n'y a pas d'amour sincère. Comme le patron ne l'entend pas de cette oreille, il la congédie. Cela dit, elle a réussi à er son Bac et se fera embaucher éventuellement en tant que fleuriste au cœur même de sa ville, Beausoleil.



Plusieurs choses, donc. J'affectionne le côté décalé de ce parent, qui n'a pas du tout le profil type. Je pense que parmi les diversités, celle de la diversité de cheminement parental reste encore relativement circonscrit dans les classiques. Ici, nous avons une maman qui n'a pas terminé ses études, qui fera même un retour aux études, mais qui aura apprécié les petits boulots en leur apportant une touche délicieusement personnelle. Alliant sa ion pour les costumes, les fleurs et les gens, la brigadière fleurie est travaillante, un peu insouciante par contre, mais pleine de bonne volonté. J'aime que dans la perceptive d'être mariée, elle préfère son statut de mère monoparentale et considère sa fille comme sa partenaire de vie. C'est aussi un soulagement de voir une femme dire "non" à cette pression à se marier, surtout à un homme qui ne sait pas accepter un "non". Cela me fait dire qu'il n'était pas amoureux, juste possessif. L'amour réel ne s'impose pas, il est respectueux, compréhensif et altruiste.



L’aspect financier est une réalité. Tous les parents ne sont pas forcément dédiés à la valeur matérielle, notre brigadière en est un exemple. Pour elle, l'important s'est d'aimer ce qu'elle fait. Ça lui donne un côté fantasque et pourtant, elle a trouver quelque chose qui devrait être nettement plus valorisé, être heureux. Rendre service, c'est le moteur de sa vie. Ce qu'elle ne peut s'offrir en richesse achetées, elle se les crée. Sa petite file déplore quand même le manque d'argent pour ses soins dentaires. Elle déclare également qu'elle aimerait voir sa mère fréquenter des lieux sophistiqués et avoir du matériel luxueux, mais ce qu'elle ignore, dans sa vision d'enfant, c'est que ses exemples ne sont même pas accessible à une grande partie des individus également. Le luxe réel n'est l'affaire que de quelques rares gens outrancièrement riches. Toutefois, dans l'histoire, avec son salaire de fleuriste, elle connait une certaine élévation sociale en terme de confort matériel, mais cela s'est fait en suivant ses ions et selon ses conditions. C'est pour l'ensemble du personnage que je suis impressionnée, car elle sort volontiers des quelques "modèles" de parent. Et j'affectionne sa relation avec sa fille, qui gagne en communication dans l'histoire et où on sent l'amour l'une pour l'autre.



Par ailleurs, je salue également cette petite fille débrouillarde, participative et qui encourage son parent de retour aux études. Il y a quelque chose de rafraichissant à voir cette jeune fille de 10 ans faire des repas pour le plaisir, faire ses devoirs en même temps que sa mère et même pouvoir parler de sujets important, comme le membre de famille qu'elle est. Il y a quelque chose d'égalitaire dans la relation avec la maman, et je pense que c'est une dimension qui serait intéressante de considérer. Rien n'empêche la maman de jouer son rôle de parent, mais faire équipe avec sa fille me semble illustrer le respect et la confiance dans leur relation.



Je ne peux pas dire que je raffole du graphisme, très sketchy, brouillon même. La superposition des appliques, motifs et autres estampes, ajoutent une touche intéressante.



Donc, un petit roman doux et sucré, pas forcément le plus réaliste, mais sur un duo mère-fille peu commun, qui la mérite de sortir des conventions et proposer une vision moderne et atypique d'un parent monoparental en littérature jeunesse. Et une fenêtre ouverte sur l'importance du bonheur. De plus, je pense que nos nombreux enfants lecteurs et lectrices qui sont eux-même enfants de famille monoparentale seront heureux d'avoir une plus grande représentation positive de leur structure familiale dans leur littérature.




Pour un lectorat intermédiaire, à partir du 2e cycle primaire, 8-9 ans+



Catégorisation: Roman fiction français, littérature jeunesse intermédiaire, 2e cycle primaire, 8-9 ans+

Note:7/10

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