Ce roman est le dernier de la mini-série concernant les aventures de Tiphaine Patraque, la jeune apprentie sorcière. Il parait après la disparition de l'auteur en 2015.
Dans ce tome, Thiphaine est devenue une jeune sorcière très sollicitée et va devoir faire face à un retour des Elfes suite à un évènement qui bouleverse les montagnes du Causse. Elle pourra cependant compter sur l'aide indéfectible des Picties et de toutes les sorcières, avec plus ou moins de bonne volonté, tout en prenant en charge la formation de sorcière... d'un jeune garçon.
Difficile d'en dire plus sur l'intrigue sans spoiler. Les thèmes abordés, sous l'humour toujours omniprésent de Terry, y sont plus particulièrement la transmission, le travail, le devoir, l'évolution et bien sur, l'émancipation.
Comme le précise la post-face du livre, Pratchett n'aura pas eu le temps de peaufiner complètement et parfaitement l'écriture de ce tome avant de mourir. Plusieurs ages sont donc un peu "baclés" avec des situations se dénouant trop vite et de façon abruptes, rappelant le style des premiers titres des Annales. Mais l'histoire est bien là et bouclée, laissant notre héroïne doublement orpheline mais plus forte que jamais. Un peu comme nous, lecteurs, pour lesquels Pratchett laisse une place douloureusement vide dans la littérature tout en nous laissant une oeuvre et un héritage magnifique.
Comme dans les autres romans de cette série, Pratchett continue donc dans cet ultime histoire à présenter sa vision de l'égalité des sexes, et plus particulièrement du statut des femmes, par l’intermédiaire de sa jeune héroïne. En cela, cette série est a conseiller plus particulièrement aux jeunes filles de 10/16 ans (mais c'est juste une orientation car j'y ai aussi pris beaucoup de plaisir en tant qu'homme de 40 ans), car elle présente une héroïne qui change des bimbos manucurées que l'on rencontre habituellement en fantasy. Tiphaine est aussi l'exact opposée d'un autre héros fantastique britannique: Harry Potter. Il est d'ailleurs amusant de comparer ce jeune sorcier créé par une femme et cette jeune sorcière crée par un homme. Nul doute que ce miroir ait été pensé par l'auteur lors de l'écriture de sa saga. Chez lui la magie n'est pas simple et demande des efforts et de l'abnégation. Une belle leçon de vie à partager et a transmettre.
Bon vent Tiphaine! Adieu maitresse Ciredutemps! Et merci Terry!
... BON. ON PEUT Y ALLER?...