4ème épisode des Rougon-Maquart, on revient où tout à commencer : à Plassans. Satisfaction pour moi, car j'aime bien l'intrigue resserrée que ça apporte, en coupant un peu l'envie de Zola de nous servir des descriptions au kilomètre de la vie fourmillante de Paris.
Plassans donc, où le coup d'état et le plan des Rougon a fonctionné à merveille, mais où les légitimistes (favorables au retour du roi), y ont remporté les dernières élections au grand dam des bonapartistes. Tout le monde semble s'en arranger et en premier lieu François Mouret, bourgeois retraité, qui s'amuse de voir ses voisins s'affronter suivant le camp auquel il appartient tout en tyrannisant gentiment sa femme. Mais il se trouvera bientôt mêlé contre son gré au coup de force d'un des deux camps.
Le tiers état en ayant pris pour son grade lors des trois précédents ouvrages, c'est au tour du clergé d'en prend ici plein la face, beaucoup plus intéressé par la politique et le contrôle des masses, que par la parole de Dieu, qui restera bien muet tout le long de l'histoire.
Le style est toujours très bon, mais les personnages eux sont encore plus méprisables que jamais. Il n'y en a vraiment pas pour relever l'autre, on est à la limite de la misanthropie mon petit Emile. On assiste donc tout du long, à une longue descente aux enfers, où tout commence par un jour rayonnant en provence, pour finir par tomber dans un long combat de boue moral, direction : la folie.
Je regretterai juste un petit manque de surprise dans les événements tant tout semble ineluctable, et rien ne pouvoir stopper les forces en mouvement. Mais en tant qu'élément de la série, il faut avouer que ça fait plaisir de retrouver Plassans, même si les Rougon sont un peu ifs, et les femmes toujours aussi peu considérées.