Je referme la dernière page du dernier Neil Gaiman.
J'ai l'impression de quitter un vieil ami. De dire au revoir à une part d'enfance oubliée, et réveillée l'espace d'une (courte) lecture.
On retrouve ici l'univers habituel de Neil, avec ces gens qui sont parmi nous et ne sont pas ce qu'ils paraissent être, ces univers en marge du nôtre, cette réalité qui n'est pas tout à fait aussi réelle que les rêves...
On pourra donc, au choix, trouver qu'il se répète, ou prendre plaisir à retrouver cette ambiance précise.
L'écriture est, comme toujours, impeccable. Neil est é maître de double-entendre, du mot précis comme un scalpel et tout aussi tranchant. Rien à dire de ce côté-là.
Pourtant The Ocean... n'arrive pas aux niveau de ses autres romans, et me laisse un sentiment d'inachevé. Ou plutôt d'histoire courte et somme toute sans grands rebondissements.
Nous sommes depuis Stephen King habitués à des romans de 1000 pages, où les 500 premières permettent d'installer les personnages et où l'histoire se développe dans la suite (parfois pour se résoudre très vite sur la fin). Ici, en à peine plus de 200 pages, ce serait évidemment une gageure.
Et je ne peux qu'arriver à la conclusion que ceci n'est pas un court roman, mais plutôt une longue nouvelle ! Tout y est, une intrigue assez simple, une chute avec un "twist" (en partie prévisible mais en partie seulement), mais la durée permet néanmoins de bien développer les personnages, de tisser cette toile dont sont faits les rêves, ceux que nous présente Neil Gaiman depuis les premières pages de Sandman et que l'on a plaisir à retrouver depuis.
C'est donc pour moi dans cette optique qu'il faut aborder cet Océan si l'on veut en ressortir satisfait sans rester sur sa soif. Et c'est en tant que tel que je lui donne un bon 7.