Si tu pensais que les histoires de vampires allaient toujours droit au but, entre morsures sensuelles et quêtes de sang, L’Éternel de Joann Sfar est là pour te prouver qu’un vampire peut aussi er son temps à philosopher, errer, et te laisser perplexe sur où tout ça mène.
L’histoire suit Ionas, un vampire d’origine juive, ancien soldat de l’Armée Rouge, qui se retrouve en plein XXIe siècle à errer entre Paris et New York, enchaînant souvenirs, amours, réflexions existentielles et rencontres improbables. Mais au lieu de foncer dans une intrigue claire, il e surtout son temps à se poser des questions sur l’immortalité, la mémoire, la religion et la nature humaine.
Sur le papier, ça pourrait être brillant : un vampire cultivé, un regard décalé sur l’histoire, un mélange de grotesque et de tragédie… Sauf que voilà : ça part dans tous les sens. Sfar écrit en mode flux de pensée, ce qui donne des ages inspirés mais aussi beaucoup de digressions, et une intrigue qui avance à la vitesse d’un immortel qui aurait tout son temps.
Alors oui, il y a de beaux moments, une ambiance parfois fascinante, et quelques scènes bien senties où le fantastique se mêle à une satire du monde moderne. Mais il y a aussi une tonne de blabla, et au bout d’un moment, on se demande où tout cela nous emmène… si tant est que ça nous emmène quelque part.
Bref, L’Éternel, c’est une tentative originale de revisiter le mythe du vampire avec un angle philosophique, une plume qui sait être brillante mais qui s’égare souvent, et une lecture qui laisse un goût étrange : entre iration pour certaines trouvailles et frustration devant un récit qui se dilue dans son propre bavardage. Intéressant, mais trop confus pour vraiment mordre.