L’auteure effectue un stage dans un cabinet d’avocats. L’ambition est grande, les croyances aussi. Elle espère pouvoir démontrer que la peine de mort ne mérite pas d’exister. Or, la voilà confrontée à son é, mise au-devant d’un homme dont les actions remuent ses souvenirs. Et c’est l’inévitable, l’envie grouillante, celle de le voir mourir pour ses crimes. Refusant de se laisser dominer par cette émotion, elle accepte de plonger dans son propre é mais également dans celui du tueur. Pour comprendre. Pour saisir les déclencheurs. Pour retracer un procès auquel elle n’a pas assisté, à un meurtre dont elle n’en possède qu’un puzzle reconstitué.
Peut-on pardonner ?
Le récit alterne entre le é de l’auteure, et la reconstitution du é de Ricky. L’un est récit d’introspection, l’autre est démantèlement d’un dossier, fouilles psychologiques et généalogiques. On entre au coeur de la machine judiciaire, on se positionne de chaque côté : l’accusé, les jurés, le juge.
Doit-on oublier le é ? Le cadenasser ?
Peut-on trouver des circonstances atténuantes à un acte qu’on juge impardonnable ?
Alexandria Marzano-Lesnevich questionne, essaye de déterrer une vérité universelle, de puiser dans les textes de loi. Des lois qui se modifient, se modulent au cours du procès, s’adaptent à la personne incriminée. Au travers de l’enquête, ce sont les secrets familiaux qui sortent des placards, ces non-dits, ces chuchotements que l’on préfère taire et qu’elle déterre.
Un puzzle autobiographique.
Une enquête à travers la machine infernale judiciaire.