Hasard ou coïncidence, on rapporte en différents lieux d'Angleterre les mystérieuses disparitions de plusieurs anthropologues - ou, pour être plus précis, de plusieurs "anthroplogistes", sous la plume de B.R. Bruss, le traducteur. Rapidement, d'entre toutes les hypothèses possibles, on soupçonne les russes d'être à l'origine de ces enlèvements. N'oublions pas que nous sommes en 1962.
"Ce sont ces Russes, docteur, j'en suis sûre. Ils veulent nous prendre tous nos savants. Avec leurs spoutniks et leurs autres inventions, ils veulent conquérir tout l'univers."
Mais bientôt, alors que des évènements similaires se produisent derrière le rideau rouge, l'affaire prend "nettement une importance internationale". Les autorités mènent l'enquête mais celle-ci ne fait que mettre en lumière le caractère inexplicable de ces disparitions : les savants semblent s'être volatilisés le temps d'un claquement de doigts, en ne laissant derrière eux qu'un trou dans le sol et un fort sentiment d'incompréhension. Un jeune enquêteur et sa nouvelle compagne s'emparent de l'affaire. L'intrigue se met alors en route et, au terme d'une aventure flegmatique, elle débouche sur une implacable conclusion : les responsables sont des créatures aveugles, farouches mais bienveillantes, qui vivent dans les profondeurs de la planète et qui voient d'un mauvais œil, si je puis dire, la reprise par les grandes puissances de leurs expériences nucléaires. N'oublions pas que nous sommes en 1962.
Dans cette variation sur le thème des creuses creuses, l'ère atomique et la farouche opposition des blocs de l'est et de l'ouest sont moins révélatrices de l'époque d'écriture du roman que la relation entre les deux protagonistes, fraîchement amoureux, qui terminent presque toutes leurs lignes de dialogue par "mon chéri" pour l'un, "ma chérie" pour l'autre. Qu'ils sont agaçants ! Quant à la teneur de leur liaison, je vous laisse en juger d'après ce extrait torride :
"- Avant d'être un homme de science, je suis d'abord un homme. Je crois bien que c'est la première fois que je m'en aperçois et que je souhaite, à la fin du jour, oublier mon travail et me reposer dans un jardin...
Elle acheva sa phase :
- Avec une femme gentille qui vous apportera vos pantoufles et votre pipe.
Il y eut un soudain silence entre eux. Mais il l'avait prise dans ses bras, et ce qu'ils avaient à se dire pouvait se er de paroles."
Les joies de la vie de couple ! Que de belles années en perspective pour lui qui fera des sciences pendant qu'elle sera femme au foyer ! N'oublions pas que nous sommes en 1962.
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